Une de Charlie Hebdo: "Ce ne sont pas des assassins qui vont décider du contenu"

La rédaction de Charlie Hebdo à Libération. - AFP
Même pas peur, Charlie Hebdo, le numéro d'après. Cible d'un attentat qui a causé la mort de douze personnes (dont une grande partie de la rédaction), l'hebdomadaire satirique sera de retour en kiosque ce mercredi. Et malgré le drame, malgré le deuil, malgré l'effroi, les journalistes ont décidé de continuer de rire. Ainsi, la Une du prochain numéro est sobre mais hautement symbolique. Attaqué justement pour des caricatures de Mahomet, on y voit le prophète en train de pleurer avec entre les mains une pancarte "Je suis Charlie". Au-dessus de ce croquis de Luz, le journal titre "Tout est pardonné".
"C'est un journal normal"
Après des heures de travail, ce lundi vers 21h30, Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, sous quelques applaudissements, sort de la salle de rédaction prêtée par Libération, se félicite: "Habemus la Une !" Puis, soulagé, "Quand c'est long à venir, c'est encore meilleur…". Si peu d'informations ont fuité sur le contenu de ce nouveau numéro, dans Bourdin Direct, Patrick Pelloux est formel : seuls les rescapés l'ont fabriqué, il n'y a aucun contributeur extérieur. "On a voulu montrer que ce ne sont pas des assassins qui vont décider du contenu d'un journal ou modifier nos habitudes de journalistes ou de dessinateurs de presse. C'est donc un journal normal".
Interrogé par RMC, Laurent Léger, grand reporter à Charlie Hebdo, revient sur le bouclage de ce numéro: "Il y avait une bonne ambiance comme à chaque fois mais c'était plus grave parce qu'on sentait qu'il fallait peut-être faire un numéro qui soit meilleur. Un numéro pour leur rendre hommage, pour eux qui ne sont plus là, pour qu'on soit à leur hauteur".