"Une situation apocalyptique": des syndicats de police demandent à rencontrer Emmanuel Macron

Les syndicats de police demandent à Emmanuel Macron des gestes forts face aux violences dont sont actuellement victimes les forces de l’ordre, évoquant "une situation apocalyptique": "La maison police brûle. Faut-il attendre qu’un des nôtres soit tué par l’un de ces criminels", interrogent quatre syndicats dont Alliance dans un courrier adressé jeudi au président de la République.
Les policiers réclament une loi anti-casseurs, une réponse pénale forte avec "une peine minimale pour les agresseurs des forces de l’ordre", la sanctuarisation de l’usage des drones et une hausse de 35% de l’indemnité de sujétions spéciales police (ISSP), attribuée pour compenser les risques encourus en activité. Enfin les syndicats demandent à rencontrer Emmanuel Macron afin de s'assurer de son soutien.
"Le policier apparaît comme un ennemi aux yeux de certains citoyens"
Mais s'il comprend la colère des policiers, l'avocat Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme réfute les mesures de renforcement de la réponse juridique, demandée par les fonctionnaires: "L’arsenal existe déjà", assure-t-il ce vendredi sur le plateau d'Estelle Midi.
"Au lieu de répondre à la crise sociale par des mesures politiques, le pouvoir ne répond qu’avec des interdictions et de la répression. Et le policier chargé de protéger les citoyens, apparait comme un ennemi aux yeux de certains citoyens", ajoute l'avocat.
"Plus on prendra des mesures répressives, plus il y aura un engrenage de la violence"
Il appelle à revoir le maintien de l’ordre à la française en repensant la formation, les moyens utilisés et revaloriser leurs salaires et leurs conditions de vie: "Mais il ne faut pas porter atteinte aux libertés et penser à la crise sociale", estime Patrick Baudouin.
"Plus on prendra des mesures répressives, plus il y aura un engrenage de la violence. Ce n’est pas parce qu’on prend une loi anticasseurs que vous allez modifier leur comportement", ajoute le président de la LDH, estimant qu'une tolérance vis-à-vis des black blocks s'est installée chez les manifestants alors que le gouvernement s'est durci après l'utilisation du 49-3:
"Il y a une tolérance en train de s’instaurer vis à vis des blacks blocks en disant ‘qu’ils continuent de casser’ alors que jusqu’à présent, les manifestants rejetaient la violence", déplore le président de la ligue des droits de l’Homme.
Jeudi sur RMC, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait expliqué vouloir une loi anti-casseurs permettant d'appliquer à certains éléments violents ce qui a été fait avec des hooligans au football.