RMC
Politique

"Les manifestations gentilles, ça suffit": une manifestante pro black blocs témoigne

placeholder video
Si la grande majorité des rassemblements du 1er-Mai se sont déroulés dans le calme, des débordements ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à cause des black blocs. Ce mardi, presque l'ensemble de la classe politique a condamné ces violences, mais pour autant, certains manifestants disent soutenir ce type d'actions.

"Moi je n’ai plus l’âge d’aller mettre le feu aux poubelles, mais je soutiens le black bloc": Virginie, manifestante contre la réforme des retraites et favorable aux éléments radicaux, était présente dans le cortège du défilé parisien ce 1er-Mai.

"Les manifestations gentilles depuis le mois de janvier, ça suffit. Ça ne fait pas changer d’avis le président, alors nous on va lui faire changer d’avis, d’une façon ou d’une autre", a-t-elle affirmé.

Pour la manifestation à Paris, les renseignements territoriaux avaient estimé qu'entre 1.000 et 2.000 éléments radicaux allaient être présents. Dès le début du défilé, des incidents ont éclaté et plusieurs black blocs se sont formés.

Une colère qui monte

De nombreux commerces ont été dégradés et les forces de l'ordre ont largement été prises pour cible. Les affrontements ont duré jusqu'au soir.

Pour Virginie, le gouvernement "ne se rend pas compte que les gens sont très très en colère. Plus les gens vont monter en pression, plus il y a aura de casse, mais ça ils ne le comprennent pas".

"On ira jusqu’au bout, on a beaucoup de mal à respirer avec les gaz, mais ça n'est pas grave, on sera là la prochaine fois encore", a conclu Virginie.

"C'est ça la démocratie que l'on veut?"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, invité sur RMC et BFMTV ce mardi, a vivement réagi à ces propos. "C’est un scandale ce que dit cette dame", affirme-t-il.

"Sait-elle que le policier qui a été blessé, les 406 policiers et gendarmes sont payés 2.000 euros par mois pour faire leur travail? Eux aussi ce sont des ouvriers de sécurité. Qu’on soit contre un gouvernement, je l’entends très bien. Qu'on colle des affiches, qu’on fasse des interviews dans les journaux, d'accord, mais qu’on justifie les attaques contre les policiers et les gendarmes, c’est ça la démocratie que l’on veut?", demande-t-il.

Pour lui, "l'ultragauche" est un problème en Europe. "Il est temps qu’on se réveille et ce réveil doit être européen, parce que nos amis anglais, allemands, suédois, espagnols ou italiens, ont les mêmes problèmes", précise Gérald Darmanin.

61 manifestants et 406 forces de l'ordre blessés

Le ministre de l'Intérieur a fait un bilan de cette journée. "Hier, il y a eu 406 forces de l’ordre blessées, dont trois qui sont dans une situation extrêmement difficile. Il y a eu 61 manifestants blessés dont 32 à Paris et j’ai évidemment une pensée pour eux aussi."

Il rappelle que les forces de l'ordre n'ont pas le droit d'interpeller des personnes auparavant, alors, selon lui, il faudrait une loi anti-casseurs, même si la précédente qui avait été proposée a été invalidée par le Conseil constitutionnel.

Pour autant, malgré les incidents et les violences de certains, "il y a eu 300 actions en France, il y a eu 800.000 personnes dans les rues dans 250 villes et l’immense majorité de ces manifestations se sont bien passée", conclut-il.

AB