Viande de cheval dans les lasagnes: ouverture du procès "Spanghero"
Six ans après le scandale de la viande de cheval, le procès de l’affaire "Spanghero" commence ce lundi au tribunal de grande instance de Paris. Deux anciens dirigeants de l'entreprise audoise Spanghero et deux négociants néerlandais, devront répondre d'escroquerie en bande organisée et tromperie. De la viande de cheval avait notamment été retrouvée dans des plats comme les lasagnes, la moussaka ou encore du chili. Cela a concerné 4 millions et demi de plats cuisinés et 750 tonnes de viande de cheval avaient ainsi été écoulées dans 13 pays européens.
La première étape de la fraude consistait à supprimer toute indication sur la marchandise pour faire croire que la viande venait de l’entreprise de transformation Spanghero dans l’Aude alors que celle-ci provenait de Roumanie, de Belgique ou encore du Canada. Ensuite, il fallait supprimer toute référence pour que le cheval se transforme en bœuf grâce à un simple étiquetage.
Trop d'opacité
Cette viande de cheval, masquée, a été distribué à un sous-traitant, dupé, de Findus et Picard notamment. La viande de cheval étant moins cher que celle de bœuf. Ce scandale se déroulait en plein contexte de guerre des prix. Il avait mis en lumière l'opacité des circuits d'approvisionnement menés par des "traders" en viande.
Pour L'ONG Foodwatch, ce procès doit servir d’exemple.
"Stopper l’impunité a ne suffira pas. Ce procès, il faut qu’il soit l’occasion de pointer du doigt les disfonctionnements qui font qu’on n’est toujours pas à l’abri de ce genre de scandale en France ou en Europe. On parle de traçabilité. La complexité des filières, c’est une réalité, mais la traçabilité, c’est une obligation légale. Il y a un autre problème, c’est l’opacité. Aujourd’hui la transparence, ça n’existe pas. Il faut que les autorités publiques aient les moyens de ces contrôles. Ce n’est pas aux entreprises d’avoir toute la responsabilité. Elles en ont bien évidemment, mais in fine, ce sont les autorités publiques qui doivent protéger les citoyens et les consommateurs des fraudes et des risques sanitaires", explique Karine Jacquemart, directrice générale, de Foodwatch.
Depuis l'affaire Spanghero, d'autres scandales alimentaires et sanitaires ont eu lieu: Lactalis, ou encore les œufs contaminés au fipronil.