A droite, l'opération Karcher a commencé

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Cela pourrait s’appeler « opération Karcher à droite », pour reprendre l’expression utilisée par Nicolas Sarkozy en banlieue. La première étape de cette opération grand nettoyage est réussie : il s’agissait de dissuader Jean-Louis Borloo de se présenter le 22 Avril prochain. Manifestement, l’Elysée était plus au courant que les plus proches du président du Parti Radical. Olivier Biancarelli, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, aurait été mis dans la confidence dès vendredi soir. L’Elysée a joué avec la psychologie de Jean-Louis Borloo. Nicolas Sarkozy avait connaissance de son découragement, de la déprime de Jean-Louis Borloo, surtout au lendemain des universités d’été ratées de la famille centriste qui s’était déchirée plutôt qu’unie autour de sa candidature. Bref, l’Elysée savait que Borloo hésitait. Il a craqué en septembre.
Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo se sont vus discrètement à l'Élysée il y a 15 jours, pourquoi ?
Peut-être pour parler de l’avenir de Jean-Louis Borloo: la mairie de Paris en 2014 pourrait l’intéresser. D’ailleurs pour l’Elysée, comme pour Jean-François Copé, le patron de l’UMP, ce serait mettre un rival sur la route de François Fillon, candidat lui aussi à la mairie de Paris. En tout cas à droite, mot d’ordre a été donné de présenter la décision de Borloo ni comme une victoire pour le président ni comme une lâcheté, mais au contraire comme un « acte sage et responsable ».
Et cette opération Karcher à droite ne ferait que commencer
Prochaine cible : Morin, Villepin, Boutin. Méthodiquement, l’Elysée appuie sur les talons d’Achille des petits candidats qui risqueraient de coûter à la droite un 21 Avril à l’envers. « Il y a un pêché capital qui sommeille chez chacun d’entre eux » commente un conseiller. Chez Christine Boutin, cela pourrait être la gourmandise: pour obtenir son silence après son départ du gouvernement, Sarkozy lui avait confié une mission rémunérée 10.000 euros par mois. Et puis en 2007, elle raconte que le président lui avait promis qu’il n’y aurait pas d’euthanasie et pas de mariage homosexuel. Que va-t-on lui promettre pour 2012 ?
Quelles sont les faiblesses d'Hervé Morin et de Dominique De Villepin ?
Pour Hervé Morin, cela pourrait être l’envie. Il veut prendre la relève de Jean-Louis Borloo comme candidat du centre droit. L’Elysée est assez tranquille et ne juge pas utile d’intervenir pour le moment. Hervé Morin a beaucoup d’amis, pas besoin de se faire des ennemis… Comme par exemple le ministre de son parti Maurice Leroy qui refuse de remplacer Borloo par Morin avec cette expression: « On ne change pas un avant-centre par un arrière-centre ». Pour Dominique De Villepin le pêché capital serait l’avarice: l’ancien premier ministre n’aurait pas les moyens de ses ambition et notamment de sa campagne. « Comme Borloo, Villepin est en train d’être débranché » commente même cyniquement l’Elysée.
Écoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » de ce mardi 4 octobre 2011 sur RMC avec Christophe Jakubyszyn et Jean-Jacques Bourdin :