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"A l'Elysée, ils sont perdus": en coulisses, Emmanuel Macron tâtonne sur son nouveau rôle

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Le président de la République continue à chercher comment renouer le contact avec les Français, alors que sa cote de popularité est au plus bas et que le pouvoir s'est déplacé vers Matignon.

Emmanuel Macron était à Bruxelles ce jeudi, pour le Conseil européen, concentré sur son "domaine réservé", l’international. Mais en coulisses, le président continue de réfléchir à comment renouer le contact avec les Français. Car pour l’instant, c’est silence radio, en dehors des rendez vous internationaux.

Le président de la République s’astreint à rester en retrait, et son entourage parle d’un “temps nouveau”. Aucune intervention médiatique programmée, Emmanuel Macron prend du champ, quitte à aller contre sa nature.

Forcément, après avoir tenu les rênes pendant sept ans, “il a du mal”, raconte un poids lourd macroniste.

“Il doit apprendre à faire différemment”, dit ce dernier.

Alors à l’Elysée, on phosphore, en regardant les courbes de popularité du chef de l’Etat décrocher, avec un niveau de mécontentement digne de la période gilets jaunes.

Les indiscrets : Emmanuel Macron, comment renouer le contact avec les Français ? - 18/10
Les indiscrets : Emmanuel Macron, comment renouer le contact avec les Français ? - 18/10
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"Le pouvoir s’est déplacé, plus personne ne regarde vers le président"

Comment renouer avec les Francais, retisser le lien? L’incompréhension de la dissolution n’a pas été dissipée, lui répètent les parlementaires, qu’il reçoit à déjeuner. Et ses récentes déclarations sur Israël ont aussi créé des remous dans son camp.

“Il faut qu’il se déplace, qu’il aille au contact” lui recommandent plusieurs députés. Mais “le président est dans son bunker, dans un mutisme absolu”, regrette l’un de ses fidèles, un peu surpris de ne plus avoir beaucoup de nouvelles.

"A l’Elysée, ils sont perdus", abonde un conseiller ministériel, qui décrit une vague de départs dans les bureaux du palais, et des équipes quelque peu désoeuvrées, tous les liens avec les ministères ayant été coupés.

"Le pouvoir s’est déplacé, plus personne ne regarde vers le président", constate un élu local du bloc central, qui y voit malgré tout une opportunité: prendre de la hauteur, apparaître comme le pôle de stabilité, à coté d’un gouvernement fragile.

"A lui de trouver le mode d’emploi, conclut un pilier macroniste. De toute façon, il n’a pas d’autre choix."

Sébastien Krebs (édité par J.A.)