Affaire Julien Bayou: "Le comportement de Sandrine Rousseau était toxique", dénonce Flora Ghebali

L'enquête visant l'ex-patron des écologistes Julien Bayou pour harcèlement moral et abus de faiblesse après une plainte de son ex-compagne, a été classée sans suite. Pour l'ancien député, c'est trop tard: "En 2022, j'étais élu de la nation et je dirigeais un parti. Aujourd'hui, je ne suis plus élu, quinze ans d'engagement ont été jetés à la poubelle. Sur le poids du soupçon, de la rumeur, j'ai tout perdu", a-t-il assuré devant plusieurs médias, après avoir été empêché de se présenter faute d'investiture de son parti.
"Je n'attends plus rien, je ne reconnais plus ce parti", a ajouté Julien Bayou avant de s'en prendre à la direction. "Aujourd'hui dans la direction, il suffit de souffler et les personnes basculent, par peur de je ne sais quoi, frappés de frilosité et de médiocrité, de lâcheté, de bassesse", a-t-il assuré.
L'affaire avait été révélée en partie par la députée écologiste Sandrine Rousseau sur le plateau de l'émission C à Vous.
"Il faut respecter la présomption d'innocence"
Sur le plateau des Grandes Gueules ce lundi, l'entrepreneure militante Flora Ghebali qui déplore toujours les rapports toxiques au sein des partis politiques, appelle à "réhabiliter Julien Bayou".
"Cette histoire est une injustice totale, le comportement de Sandrine Rousseau qui était son adversaire politique à l'époque est toxique", a-t-elle poursuivi sur RMC et RMC Story.
Pour l'avocat Charles Consigny, ancien candidat aux législatives, estime que l'affaire doit rappeler le "caractère sacré de la présomption d'innocence". "On voit bien ici le cas de quelqu'un qui a vu sa carrière temporairement détruite par le jeu de cette affaire. Si ça se trouve aujourd'hui, ce serait lui le leader des Verts et pas Marine Tondelier. On doit en tirer les conséquences, tant que quelqu'un n'est pas définitivement condamné, il ne faut pas le suspendre de quoi que ce soit.
"Il faut respecter la présomption d'innocence et c'est à la justice d'être plus rapide et efficace", ajoute l'avocat.
Aujourd'hui, Charles Consigny estime que Julien Bayou devrait déposer une plainte en dénonciation calomnieuse.
Pas d'excuses des Écologistes
De leur côté, les Écologistes ont déploré les "souffrances" et les "conséquences négatives" occasionnée chez Julien Bayou. "Nous regrettons que cette affaire, amplifiée par sa médiatisation, ait pu occasionner des souffrances et eu des conséquences négatives sur la vie de Julien Bayou", ont-ils assuré dans un communiqué.
Les Ecologistes ont également regretté "l'impact" sur leur formation politique "autant critiqué d'en faire trop que pas assez, et sur l'ensemble de ses militants et militantes", annonçant un débat interne sur "les enseignements à en tirer".
Deux enquêtes internes classées sans suite avant celle de la justice
Une première enquête, ouverte après une lettre de l'ex-compagne de Julien Bayou en juillet 2022, s'était arrêtée faute de témoignages. Une seconde avait été confiée à un cabinet d'avocats, avec un appel à témoignages de la direction adressé à 12.000 personnes. Mais elle n'a "pas permis de déterminer si des faits contraires aux règles de droit ou aux textes internes ont été commis", avait annoncé la direction en octobre 2024.
"Dans n'importe quel parti, n'importe quelle démocratie, ça reviendrait à dire 'il est innocent', peut-être même 'on s'excuse'", a déploré Julien Bayou. "Ce n'est pas ce que choisit de faire la direction du parti" a-t-il ajouté.