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Démission de Julien Bayou: "Les partis ne sont pas des réservoirs à meufs" dénonce Sandrine Rousseau

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La députée écologiste Sandrine Rousseau a réagi à la démission de Julien Bayou du parti et de son groupe parlementaire, alors qu'il est visé par une plainte d'une ancienne compagne pour des "violences psychologiques".

"Une prise de conscience du sexisme systémique qui peut exister dans des organisations". La députée écologiste Sandrine Rousseau a réagi à la démission de son groupe parlementaire de l'ancien chef d'Europe écologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, accusé de violences psychologiques sur son ex-compagne, militante au sein du même parti.

"Le parti politique n'est pas un lieu de rencontre et les femmes n'ont pas à être considérées comme des sujets de drague immédiate dès qu'elles arrivent dans le parti", a assuré l'élue jeudi sur France 2, évoquant "du sexisme systémique dans les organisations".

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"Si vous voulez choper, vous allez sur Tinder"

"Le cas de Julien Bayou, ce n'est pas du libertinage ou une affaire de mœurs, c'est une relation de pouvoir exercée à l'intérieur du parti sur des militantes. Le parti ne peut pas être un 'réservoir à meufs' (...). Si vous voulez choper, vous allez sur Tinder, pas dans un parti politique", a également assuré Sandrine Rousseau à L'Opinion.

Elle estime que de nombreuses femmes auraient quitté des partis politiques "parce qu'elles ont le sentiment d'être sous l'avidité de certains". "Si on veut que les femmes aient toute leur place dans la politique, ce n'est pas possible de continuer comme ça!", a-t-elle ajouté.

Ancien secrétaire national d'EELV et député de Paris, Julien Bayou est visé par une plainte déposée par son ancienne compagne début mars pour harcèlement moral et abus de faiblesse. D'autres femmes ont également témoigné de faits similaires sans déposer plainte.

"Plusieurs des personnes qui ont parlé disaient que c'est en tant que numéro un qu'il avait pris contact avec elles, alors qu'elles arrivaient juste dans le parti, qu'il leur a proposé très rapidement une relation et qu'après elles sont parties du parti", a assuré Sandrine Rousseau sur France 2.

"Beaucoup d'hommes font une confusion des genres"

La sortie de Sandrine Rousseau a fait réagir les Grandes Gueules ce vendredi. "L'endroit où l'on rencontre son mari ou sa femme, c'est son lieu de travail", rappelle l'avocat Charles Consigny, alors que 30% des couples se rencontrent dans le cadre de leur profession. "S’il y a bien un parti qui a permis à des couples publics de se rencontrer, c’est bien Europe Ecologie-Les Verts", note Olivier Truchot. "Mais Sandrine Rousseau, ça lui déplaît", ajoute-t-il.

"Sandrine Rousseau a totalement raison", juge de son côté Joëlle Dago-Serry. "Le travail comme l'école sont des lieux de rencontre mais il y a une différence entre venir travailler, créer des affinités et se comporter comme un prédateur dès qu'une femme arrive dans le parti. Beaucoup d'hommes font une confusion des genres et c'est tellement désagréable", ajoute-t-elle sur RMC et RMC Story évoquant des tentatives d'approches sur le réseau professionnel Linkedin.

"Elle a totalement raison", abonde Mourad Boudjellal. "Je ne pense pas qu’elle parlait de gens qui visent à se marier mais de la promotion canapé. Quand tu montes dans la politique, tu as des gens qui ont des poussées d’hormones mâles et qui se permettent des choses indécentes", croit-il savoir.

Face aux accusations et au dépôt de plainte, Julien Bayou a démissionné du parti et de son groupe parlementaire dénonçant un "acharnement déloyal et scandaleux" car Les Ecologistes ont mandaté un cabinet spécialiste des violences sexistes et sexuelles pour "réaliser une enquête et établir un rapport" sur son affaire et décider une éventuelle exclusion.

"Le pauvre Bayou fait l'objet d'un procès stalinien mais je pense qu'ils sont fous à gauche et qu'ils se tirent une balle dans le pied", conclut l'avocat Charles Consigny.

G.D.