Agriculture: Michel Barnier annonce des prêts garantis et "75 millions d'euros" pour les éleveurs

Michel Barnier a annoncé vendredi "une enveloppe de 75 millions d'euros" pour les éleveurs de brebis, dont les troupeaux sont décimés par une nouvelle épizootie, et promis "des prêts garantis par l'Etat pour les exploitations qui en ont besoin", depuis le Sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme).
Des aides urgences pour "faire face"
Les aides d'urgence sont destinées notamment à "faire face à la FCO (fièvre catarrhale ovine) de sérotype 3", un nouveau sérotype "qui est émergent et pas pris en compte" dans les systèmes d'indemnisation existants, a expliqué le Premier ministre à la presse, s'exprimant debout devant une botte de paille, à l'instar de son prédécesseur Gabriel Attal, fin janvier, en pleine crise agricole.
Après une déambulation de plusieurs heures dans les allées, une "longue discussion" avec les représentants des différents syndicats agricoles, il a annoncé des prêts garantis "pour les exploitations qui sont touchées par des difficultés graves actuellement et qui ont besoin d'oxygène", répondant à une demande forte du syndicat majoritaire FNSEA.
Report du délai fixé sur les travaux d'épandage
"Avec les banques disponibles, il y en a beaucoup qui sont partenaires du monde agricole, nous allons organiser ce dispositif de prêts à taux garantis par l'Etat pour les exploitations qui en ont besoin", a-t-il affirmé.
Alerté sur "les contradictions" de "réglementations qui tombent d'en haut, parfois de Bruxelles, parfois de Paris, et qui ne sont pas adaptées au terrain", il a annoncé une première mesure, avec le report du 1er octobre au 15 novembre du délai fixé "pour l'ensemble des travaux d'épandage dans les exploitations agricoles". Une mesure présentée comme de bon sens alors que les champs sont actuellement "gorgés d'eau", empêchant les travaux dans de nombreux départements.
La loi d'orientation agircole va poursuivre son chemin au Sénat
Assurant n'avoir "pas oublié" la colère des agriculteurs l'hiver dernier, l'ancien ministre de l'Agriculture a réaffirmé que la loi d'orientation agricole, votée en mai à l'Assemblée nationale, poursuivrait son chemin au Sénat, où elle sera "inscrite à l'ordre du jour du mois de janvier, le plus tôt possible après le budget".
Très attendue par le secteur, cette loi d'orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture (LOA) doit mettre en oeuvre une grande partie des revendications exprimées lors des manifestations du début d'année.
Le texte notamment place l'agriculture au rang d'intérêt général majeur, met en place un guichet unique pour l'installation de nouveaux agriculteurs, facilite la construction de bâtiments d'élevage ou de réserves d'eau.
"Moment clé" pour l'abattage du loup
Le Premier ministre a également évoqué "les dégâts que fait le loup sur beaucoup d'exploitations, en cassant le moral des éleveurs". Il a estimé vendredi qu'on était "à un moment clé pour augmenter la capacité de prélèvement", c'est-à-dire d'abattage de l'animal.
Une réunion du Comité national du loup mi-décembre "va confirmer l'évaluation du nombre de loups dans le pays, voir les dégâts qui ont été faits. Et je pense que c'est un moment clé pour augmenter la capacité de prélèvement", a-t-il déclaré.
Le locataire de Matignon a salué par ailleurs le fait qu'il y avait "un mouvement sur cette question vers moins d'idéologie et plus de pragmatisme au niveau européen", Bruxelles ayant récemment donné son feu vert pour abaisser le statut de protection du loup.