Amélie Oudéa-Castera "regrette" ses propos, des syndicats demandent une grève... La polémique est-elle finie?

Une fin de semaine agitée pour la toute nouvelle ministre de l'Education, Amélie Oudéa-Castera. Dans une lettre envoyée à nos confrères de l'AFP, l'ancienne joueuse de tennis assure "regretter" d'avoir pu "blesser certains enseignants du public". Elle affirme par ailleurs qu'elle sera toujours aux côtés de l'école publique.
"Mon intention n'était ni de choquer ni de blesser, mais de répondre à un début d'attaque personnelle", a-t-elle aussi confié au Parisien. Et de reconnaître une petite erreur de communication: "j'aurais dû rappeler que nous sommes au travail avec la communauté éducative".
"Nous sommes déjà passés de 5 à 15 % d'absences remplacées", a tenté d'imposer la ministre. Vendredi, c'est sur ce sujet qu'Amélie Oudéa-Castéra s'est prise les pieds dans le tapis. Interrogée sur la scolarisation de ses trois enfants dans le privé, dans l'un des établissements les plus select de France, le collège-lycée Stanislas à Paris, elle expliquait en avoir eu marre de voir "des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" dans le public.
"Transparence"
L'établissement en question est visé par une enquête de l'inspection générale depuis un an après des accusations de dérives homophobes et sexistes, relayées par Mediapart et L'Express.
Après 24 heures de polémique, le Premier ministre a tenté d'éteindre le feu en déplacement au CHU de Dijon, samedi 13 janvier.
"La ministre s'est exprimée en transparence sur les choix qui ont été les siens dans sa famille et sur sa vie. Pour ce qui est de la question des absences non remplacées, sommes-nous au bout du problème? Evidemment, non. Et la feuille de route de la ministre (...) va être de poursuivre cette action", a déclaré Gabriel Attal.
Le premier ministre dénonce également beaucoup d'hypocrisie sur le sujet. Il "suffit d'échanger avec les Français pour mesurer que cette question est un enjeu important" dit-il.
Samedi matin, c'est Prisca Thévenot, la nouvelle porte-parole du gouvernement qui a volé au secours d'Amélie Oudéa Castéra. Elle a expliqué sur France 2 que l'exécutif avait "répondu" aux difficultés de suppléer les professeurs absents, notamment en revalorisant la rémunération des heures de remplacement.
Appel à la grève
Pour autant, est-ce que cela va suffire à calmer la colère des syndicats d'enseignants et de parents d'élèves? Et bien pas vraiment... Ils étaient déjà assez crispés par l'idée que la ministre a aussi en charge les Sports et les Jeux olympiques de 2024.
D'autant plus que la défense du gouvernement ne satisfait pas du tout le principal syndicat du primaire. Sa porte-parole, Guislaine David, explique que les remplacements dans le primaire ne se font pas grâce à des heures supplémentaires d'autres professeurs mais par des remplaçants. Or certains postes ont été supprimés depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, explique-t-elle.
L'ensemble des syndicats de l'enseignement va être reçu dès lundi par Amélie Oudéa Castéra. Un rendez-vous important, alors que le SNES-FSU a d'ores et déjà appelé à une grève le 1er février prochain pour dénoncer le "mépris" de la ministre.
La Fédération nationale de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle a de son côté appelé à manifester sous les fenêtres du ministère le 25 janvier prochain.
Les auditeurs de RMC semblent majoritairement aller dans le sens des syndicats. Dans une consultation publiée sur X entre samedi et dimanche, 62% des votants estiment que malgré les regrets d'Amélie Oudéa-Castéra, la polémique n'est pas terminée.