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"Elle a le courage de dire la vérité": le porte-parole des députés Renaissance défend Amélie Oudéa-Castéra sur RMC

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Invité de la Matinale Weekend sur RMC, le porte-parole des députés Renaissance a pris la défense d'Amélie Oudéa-Castéra, qui a assumé son choix de scolariser ses enfants dans le privé.

Première semaine de nouveau gouvernement, et première polémique autour d'un ministère Ou plutôt d'une ministre. Depuis la réponse d'Amélie Oudéa-Castéra aux révélations de Mediapart sur la scolarisation des enfants de la ministre dans le privé, les critiques fusent sur les paroles tenues par la toute nouvelle ministre de l'Education.

"Sept ans qu'ils sont au pouvoir, sept ans qu'ils n'ont rien fait pour redresser l'école de la République", a notamment taclé Marine Le Pen sur X vendredi. Des critiques qui se sont aussi faites entendre du côté des syndicats de l'enseignement, alors que ceux-ci craignaient déjà que la ministre, qui a gardé son portefeuille des Sports, ne puisse se concentrer à 100% sur la thématique de l'éducation.

"Elle jette le discrédit sur l'enseignement public", a par exemple lancé Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe SNES-FSU, sur BFMTV vendredi.

Des "choix personnels"

En conséquence, la contre-attaque s'organise au sein de la majorité présidentielle ce samedi 13 janvier, et notamment avec la prise de parole d'Antoine Armand, député de Haute-Savoie et porte-parole du groupe Renaissance, dans la Matinale Weekend RMC.

Le témoin RMC : Antoine Armand - 13/01
Le témoin RMC : Antoine Armand - 13/01
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"Si vous voulez, chaque fois qu'une personnalité politique de qualité supérieure, comme Amélie Oudéa Castera, prend des responsabilités, vous avez Mediapart, ou qui que ce soit d'autre, qui essaie de mettre le feu à une polémique qui est manifestement personnelle", a estimé Antoine Armand au micro de Matthieu Rouault.

"Je ne peux pas m'empêcher d'avoir une pensée ce matin pour les enfants de la ministre. Je pense que nous parlons encore d'hommes et de femmes qui ont fait des choix personnels, qui les assument. En plus, la ministre a le courage de dire la vérité. Désolé, il y a quelques années en France, je ne sais pas si nous aurions pu avoir ce discours de vérité", a vanté le porte-parole du groupe Renaissance.

Le député de la deuxième circonscription de Haute-Savoie a par ailleurs estimé que cette polémique ne devrait pas "stigmatiser" les choix d'orientation vers le public ou le privé. "(...) le choix de deux millions d'enfants, le choix de leurs parents, c'est d'aller vers l'enseignement privé. Parfois, c'est un choix, parfois c'est une situation géographique, parfois il y a des contraintes personnelles qu'on ne maîtrise pas. Pourquoi sommes-nous dans ce pays obligés d'opposer deux modes d'éducation qui sont tous deux légaux, tous deux autorisés, et qui sont des choix personnels, parentaux, familiaux?", s'est-il interrogé.

"Nous réparons"

Pour autant, Antoine Armand a concédé que tout n'avait pas été bien géré par sa majorité et les gouvernements précédents sur la question de la santé de l'Education nationale en France. "Je participe à une majorité qui essaie de rattraper le retard. Avons-nous notre part de responsabilité? Oui. Est-ce que nous avons tout fait bien? Sans doute pas. Mais nous réparons, nous rattrapons", a-t-il assuré.

"Je serai l'un de ceux qui, dans les mois à venir, soutiendra toutes les mesures pour renforcer l'Éducation nationale. Bien évidemment, pour renforcer les écoles publiques. Mais ne comptez pas sur moi pour le faire sur le dos de l'enseignement privé, sur le dos de ceux qui ont fait d'autres choix et qui sont tout aussi respectables", s'est justifié Antoine Armand.

Ce samedi matin, c'est aussi la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, qui est montée au créneau pour prendre la défense d'Amélie Oudéa-Castéra. Sur France 2, elle a estimé que le sujet n'avait aucune raison de faire polémique, puisque le gouvernement a "répondu" à la question du non-remplacement des professeurs, argument invoqué par la ministre de l'Education pour justifier l'inscription de ses enfants au collège-lycée privé Stanislas, dans le VIe arrondissement de Paris.

Thévenot et Bergé au soutien d'Amélie Oudéa-Castéra

"Il y aurait polémique si un membre du gouvernement en responsabilité posait un constat sans proposer de solutions", a affirmé la porte-parole sur France 2. Or, si "15 millions d'heures" sont "perdues" chaque année en raison du non-remplacement de certains professeurs, "ce constat nous avons été au-delà de le poser, nous y avons répondu", notamment avec le "doublement des heures remplacées pour les enseignants absents", a développé Prisca Thévenot.

Promis par le président Emmanuel Macron lors de sa campagne, le "pacte enseignant" prévoit des hausses de rémunérations conditionnées à de nouvelles missions comme des remplacements, des stages lors des vacances ou du soutien scolaire. Gabriel Attal avait affirmé fin septembre qu'un enseignant sur quatre avait signé le pacte.

Une autre membre du gouvernement, Aurore Bergé, ministre déléguée à l'Égalité hommes/femmes, avait pris vendredi soir la défense de sa collègue de l'Education.

"Ce qu'elle a vécu en tant que mère - et c'est d'abord un sujet intime, de vie familiale, de vie personnelle - beaucoup de parents l'ont vécu", a souligné Aurore Bergé sur France 5.

"Est-ce que quand elle dit ça elle ne dit pas quelque chose que, malheureusement, beaucoup de Français ont vécu ? Le problème aujourd'hui, c'est que vous avez beaucoup trop de parents qui font un choix par défaut de scolariser les enfants dans le privé parce qu'ils considèrent qu'ils ne trouvent pas, au sein de l'école publique, suffisamment d'éléments qui justifient qu'ils y restent."

Alexis Lalemant, avec AFP