"C'est l'art de foutre de l'argent en l'air": Edouard Philippe, favorable à un assouplissement de la limitation à 80 km/h
La mesure pourra être appliquée au cas par cas. Aux présidents des conseils départementaux de choisir les axes qui pourront repasser à 90 km/h. Ce nouveau compromis sera introduit par un amendement porté par le groupe LREM au projet de loi d'orientation sur les mobilités, examiné depuis mardi à l'Assemblée.
"Le gouvernement est prêt à le soutenir", a dit Édouard Philippe. "Si les présidents de Conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n'y vois aucun inconvénient", a-t-il déclaré ce jeudi soir.
En fixant toutefois une condition: que ce pouvoir des présidents de département soit "systématiquement assorti de mesures" garantissant "le plus haut niveau de sécurité routière possible".
"C’est une très bonne décision, par contre on aura dépensé beaucoup d’argent"
Dans le département de la Haute-Garonne, les élus du Conseil départemental sont heureux de reprendre la main, mais les automobilistes sont un peu déboussolés. Ancienne commerciale, grande habituée de la route, Danièle apprécie cette annonce, mais regrette des dépenses inutiles :
"C’est une très bonne décision, par contre on aura dépensé beaucoup d’argent, et je trouve cela bien dommage qu’on ne réfléchisse pas avant de dépenser tout cet argent à faire ces panneaux à 80 km/h. Cela coûte une certaine somme. C’est l’art de foutre de l’argent en l’air".
Beaucoup d’automobilistes, comme François, ont dû mal à comprendre cette marche arrière du gouvernement: "On ne va pas savoir où c’est exactement 80, 90, 60, 70, ou 50 km/h, c’est le bordel".
"Nous n’hésiterons pas à certains endroits dangereux à afficher des limitations de vitesses inférieures"
Pour les élus du Conseil départemental, il faut désormais adapter la limitation de vitesse en fonction du danger, Christian Sans, vice-président, chargé des routes, va diriger les opérations.
"Connaissant parfaitement notre réseau, nous n’hésiterons pas à certains endroits dangereux à afficher des limitations de vitesses inférieures à 90 km/h, même 80 km/h, même 60 km/h s’il le fallait."
Ici, la mise en place des 30 panneaux a coûté 15.000 euros. Le Conseil départemental va demander à l’Etat le remboursement de la somme engagée en juillet dernier.
Même constat du côté du Bas-Rhin où: "100 km sont potentiellement concernés par le retour au 90 km/h chez nous", a affirmé Frédéric Bierry, président du Bas-Rhin et invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Une bonne mesure pour cet élu local: "Enfin le Premier ministre retrouve la raison en aménageant la limitation". "On gère déjà les routes départementales donc on prend nos responsabilités", a-t-il encore expliqué.