"C’est la faute de l’Etat": le député marseillais Sébastien Delogu dénonce "des coups de com" contre le trafic de drogue

Emmanuel Macron, Gérald Darmanin, Eric Dupond-Moretti et Sabrina Agresti-Roubache en déambulation dans la cité de la Castellane. Le président de la République et le gouvernement sont allés sur le terrain ce mardi à Marseille, pour accompagner la grande opération "place nette" contre le trafic de drogue et dialoguer avec les habitants. Près de 100 interpellations ont été réalisées dans la ville depuis le début de cette intervention policière, lundi. Mais pour le député marseillais Sébastien Delogu (LFI), c’est un nouveau "coup de com".
"J’ai demandé des moyens financiers pour la police judiciaire et on me l’a refusé à l’Assemblée nationale, explique-t-il dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story. Il y a ce deux poids, deux mesures. On est là, on fait toujours semblant, on fait des coups de communication. Au final, les personnes de la Castellane m’ont envoyé à 17h30 une vidéo pour me montrer que le trafic avait repris sa place, à la suite du départ de tous les cars. Le soir même, comme j’ai dit que le trafic avait repris, ils ont refait une opération."
"Quand l’Etat recule, la criminalité augmente"
Ces opérations "place nette" ne convainquent pas l’élu insoumis. "Quel est le résultat? On organiserait, nous, le retour des services publics, assure-t-il. Quand vous avez des personnes dans ces quartiers qui n’ont pas de travail ou que le travail ne paye pas, qu’elles vivent dans des logements insalubres, que leur école est complètement détruite voire dégueulasse, qu’est-ce que vous faites? Vous vous retournez, le matin, et la première personne qui vous tend la main, ce n’est pas un service public, une police de proximité, des centres sociaux, mais le dealer qui vous dit que vous allez gagner de l’argent."
"Rétablir l’ordre républicain, on est d’accord. Mais aussi rétablir l’égalité républicaine", ajoute Sébastien Delogu. Quitte à "excuser" les délinquants? "Des fois, je peux avoir ce discours-là de les excuser. Je ne les excuse pas parce qu’on ne va pas aller se cacher derrière le deal. Mais quand même, je vous dis que c’est la faute de l’Etat qu’on en soit arrivé à une situation pareille, souligne le député LFI de Marseille. Emmanuel Macron, ça fait sept ans qu’il est au pouvoir. S’il avait voulu changer les choses, il l’aurait fait depuis très longtemps. Quand l’Etat recule, la criminalité augmente et ça divise les gens. On n’arrive pas à leur trouver des solutions dans le concret, c’est-à-dire réorganiser des services publics pour aider les gens à s’insérer dans la société correctement."