Cérémonies, musée… Emmanuel Macron s’apprête à quitter la politique pour l’histoire

Emmanuel Macron s’apprête à quitter la politique pour l’histoire. En tant qu’historien, c’est maintenant qu’il commence à m’intéresser. Notre-Dame de Paris, c’est un nouveau chapitre, le dernier de son mandat. Le président va délaisser la politique politicienne pour se consacrer à l’histoire et à la mémoire.
Il y aura d’abord une cérémonie très importante pour les 10 ans des attentats de 2015, début janvier. Et fin janvier, il y aura un déplacement à Auschwitz pour les 80 ans de la libération du camp. Le président prévoit aussi l’ouverture d’un musée: la Maison des mondes africains. Il y tient beaucoup. Bref, on commence à voir ce qu’il laissera comme héritage. Et ça sera surtout l’occasion pour lui de faire passer des messages.
Et les héritages des présidents, ça passe souvent par l’architecture, les musées… Parce que l’architecture, ça reste. Une réforme sur la TVA, vous l’oubliez au bout de six mois. Un monument, ça s’impose à vous pendant des siècles. La pratique est ancienne. Les pharaons construisaient des pyramides pour qu’on ne les oublie pas. Les rois immortalisaient leurs règnes avec des châteaux. Évidemment, c’est plus compliqué pour nos présidents puisqu’on est en démocratie.
Des musées et des monuments pour la postérité
Mais ils ont trouvé la parade: ils construisent des musées. Passionné d’art contemporain, Georges Pompidou a fait construire le Centre Pompidou. Il sera inauguré après sa mort par Valéry Giscard d’Estaing. François Mitterrand s’est fait très plaisir: on lui doit l’Opéra Bastille, la Pyramide du Louvre, l’arche de la Défense ou encore la BNF. Jacques Chirac adorait les anciennes civilisations, les arts primitifs. Et il va lui aussi contribuer à la construction d’un musée dédié à ça, le Quai Branly, qui aujourd’hui s’appelle le musée Jacques Chirac.
C’est leur testament, d’une certaine façon. C’est un monument qui doit traduire quelque chose de la personnalité du président. C’est un message pour la postérité. Par exemple, chez Macron, il y a l’obsession de la France bâtisseuse. Souvenez-vous, en 2023, il avait célébré le millénaire du Mont Saint-Michel. Et il avait déclaré: "Nous allons poursuivre notre œuvre de bâtisseurs".
Et d’ailleurs, il a encore fait référence à l’effort dans son discours à Notre-Dame. Il a cité toutes les sortes d’artisanats impliqués dans la reconstruction. Ce qui revient avec le président, c’est l’effort en commun, la performance collective. Le message est clair: si nous sommes un grand pays, c’est parce que nous avons toujours su rebâtir. Pas chacun de notre côté, mais ensemble. Une façon comme une autre de faire parler les pierres.