Convocation disciplinaire de Jean-Marie Le Pen: "Faire triompher ce que je crois être la vérité"

Pas de trêve estivale dans la guerre des Le Pen : le père Jean-Marie, auteur de propos polémiques sur les chambres à gaz, a de nouveau été convoqué par sa fille Marine devant le bureau exécutif du Front national pour le 20 août, avec à la clé une sanction pouvant aller jusqu'à l'exclusion définitive. Le co-fondateur du FN, 87 ans, a reçu ce mardi une lettre officielle signée de la main de sa fille, une lettre dans laquelle sont détaillés les quinze points qui lui sont reprochés.
Interrogé par RMC, le député européen s'est emporté contre cette décision. "L'acharnement et l'entêtement de Mme Le Pen dans la persécution de tout ce qui lui rappelle le message politique de son père me parait abject, insupportable", a-t-il jugé. Et d'ajouter, très remonté: "Je prends connaissance des griefs qui me sont faits et qui, me semble-t-il, ne tombent pas sous le coup des lois". Enfin, Jean-Marie Le Pen l'assure: "Je prendrai tous les moyens, politiques et même judiciaires, de faire triompher ce que je crois être la vérité".
"Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation"
De son côté, Frédéric Joachim, l'avocat de Jean-Marie Le Pen, critique la date choisie pour cette convocation, volontairement pendant les vacances d'été. "Cela montre simplement que l'on veut faire fi de toute justice et qu'on veut faire passer ça en urgence, de façon à ce qu'il n'est pas le temps de préparer sa défense ou qu'il arrive éventuellement affaibli", juge-t-il. Il insiste: "Il n'y a aucune urgence à traiter ce cas le 20 août. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation." Et d'estimer qu'il y a "bien d'autres façons de sortir de cette crise que de s'acharner, comme ils sont en train de le faire, envers ce Monsieur".
A noter que cette convocation intervient une semaine après le rétablissement de Jean-Marie Le Pen dans son statut de président d'honneur par la cour d'appel de Versailles. Le Front national avait alors indiqué dans un communiqué que la procédure disciplinaire poursuivait son cours contre le cofondateur du parti.