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"Darmanin ne tient plus la police, c’est elle qui le tient", tacle l'insoumis Antoine Léaument

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Le député Nupes-LFI, Antoine Léaument, a été invité à réagir sur la demande de démission de Gérald Darmanin, lancée par Olivier Faure, Premier secrétaire du PS. Selon le parlementaire, le ministre de l'Intérieur devrait démissionner de son poste.

Invité de l'émission Apolline Matin ce lundi 31 juillet, le député de la Nupes-LFI Antoine Léaument a été questionné sur le sujet de la police, après l'affaire Nahel et plus récemment celle du jeune Hedi, qui aurait été passé à tabac par un équipage de la BAC à Marseille.

Interrogé sur le rôle du ministre de l'Intérieur, Antoine Léaument a expliqué que "Gérald Darmanin n'est plus capable de tenir la police. Ce n'est plus Gérald Darmanin qui tient la police, mais que c'est lui qui est tenu par la police".

"Quand on fait reposer l'autorité de l'Etat comme l'a fait le Gouvernement lors, notamment, de la réforme des retraites, quand on fait reposer cette autorité de l'Etat sur la répression plutôt que sur l'adhésion, on se retrouve dans ce genre de situation où l'appareil utilisé pour la répression devient un appareil moteur du pouvoir politique".

"Police et peuple doivent être une même entité"

Pour Antoine Léaument et son parti, "ce n'est pas la logique de la police telle que nous la concevons. Nous la concevons plutôt sous l'angle de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, de son article XII, qui nous dit que la force publique doit être là pour garantir les droits de l'Homme et du Citoyen. Or, l'utilisation qui a été faite de la police pendant la réforme des retraites, mais pas seulement, a été une utilisation qui oppose la police et son peuple. Ce n'est pas notre logique. Nous considérons que la police et le peuple, ce doit être une seule et même chose, une seule et même entité. Dans la logique qui a été celle d'Emmanuel Macron, ce n'est pas ce que nous avons vécu".

Revenant sur les actualités liées à la mort du jeune Nahel ainsi qu'au passage à tabac de Hedi à Marseille, Antoine Léaument explique considérer "qu'un jeune homme ne doit pas être tabassé. Quand on doit arrêter quelqu'un, là c'est l'article IX de la DDHC, quand une personne est présumée innocente, tout usage de la force supérieure à ce qui est nécessaire doit être sévèrement réprimée par la loi".

"Quand un jeune homme se fait tabasser ou se fait tuer, ce n'est pas arrivé par le fruit du hasard. Il y a donc bien eu une action policière qui mène au fait qu'un jeune homme soit tué ou tabassé. Ce n'est pas aller plus vite qu'une enquête de justice sur le sujet", a-t-il ajouté.

"Néanmoins, ce que je veux dire aux policiers, c'est que nous n'avons cessé de proposer des solutions pour justement répondre au mal-être dans la police. (...) Ce que nous défendons, c'est la République, la République, la République. La loi doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. C'est vrai pour les délinquants, c'est vrai pour les policiers, mais dans un cas comme dans l'autre il ne faut pas aller plus loin que ce que dit la loi".

AL.