Fronde dans la police: la justice a besoin "de respect, d'indépendance", défend Eric Dupond-Moretti

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, et le ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin devant le ministère de la Justice, à Paris, le 25 juillet 2022. - BERTRAND GUAY / AFP
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a estimé ce vendredi que la justice, comme les policiers, avait besoin "de respect", "d'indépendance" et qu'on la "laisse travailler" au lendemain du soutien du ministre de l'Intérieur aux policiers protestant contre l'incarcération d'un de leurs collègues.
La justice "a besoin, comme les policiers, de respect, elle a besoin d'indépendance, elle a besoin qu'on la laisse travailler", a affirmé Eric Dupond-Moretti en déplacement au Pontet (Vaucluse), ajoutant qu'elle ne devait pas se rendre "dans la rue" ni "sur les plateaux de télévision" mais "dans les palais de justice".
"Quand on n'est pas content, on utilise les voies du code procédure pénale"
"La justice ne se rend pas dans la rue et ne se rend pas sur les plateaux de télévision. Elle se rend dans les palais de justice", a-t-il déclaré, ajoutant que "quand on n'est pas content d'une décision, eh bien on utilise les voies de recours que nous autorise le code de procédure pénale".
Cette déclaration intervient au lendemain de la réunion de crise entre le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et des syndicats de policiers qui soutiennent le mouvement de protestations de fonctionnaires de police contre l'incarcération de l'un des leurs, accusé de violences policières, à Marseille.
Un policier en détention provisoire
Depuis une semaine, les commissariats de Marseille tournent au ralenti. Les policiers de la ville déplorent le placement en détention provisioire de l'un de leur collègue, soupçonné de violence en réunion sur Hedi, un jeune de 21 ans visé par un tir de LBD et violemment frappé puis laissé pour mort un soir d'émeutes.
Dans la foulée, le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux a estimé qu'avant son procès, un policier n'avait pas à aller en prison. Une sortie saluée par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.