Devant les syndicats, Lecornu dit être "le Premier ministre le plus faible de la Ve République"

Après une première journée de consultations jugées décevantes par syndicats et patronat, le Premier ministre a annoncé vouloir revoir les partenaires sociaux dans les prochains jours. Sébastien Lecornu, qui se décrit lui-même comme “le plus faible de la Ve République”, tente de contenir les attentes tout en préparant un budget sous la menace d’une motion de censure.

Après une journée de consultations des partenaires sociaux, Sébastien Lecornu annonce qu'il veut les revoir. Matignon a indiqué dans un communiqué mercredi soir que "le Premier ministre souhaite revoir les partenaires sociaux dans les prochains jours pour parler plus précisément du budget et du projet global qu'il portera". Il les appelle également à contribuer sur cinq thématiques comme le financement de la protection sociale ou les conditions de travail.

"Le temps presse et il n'a pas la moindre idée de ce qu'il peut faire"

Mercredi, à l'issue des consultations, les partenaires sociaux sont ressortis déçus. Syndicats et patronat appellent à la mobilisation le 2 et 13 octobre. Au cours des échanges, le Premier Ministre a confié ne pas se faire d'illusions sur ses capacités d'agir. Et il a reconnu être "le Premier ministre le plus faible de la Ve République". Face à une Assemblée fragmentée, Sébastien Lecornu ne pourra pas s'appuyer sur une majorité pléthorique et disciplinée qui le suivrait comme un seul homme. Un constat de "Premier Ministre minoritaire" qu'il confiait dès sa nomination.

De la modestie, pour contenir les attentes, alors que la pression monte. Et surtout de la tactique: "Il fait croire qu'il est esseulé et que ce n'est pas facile, mais il a quand même des choses à proposer. Il n'est pas à sec", décrypte un cadre de son camp. Depuis son arrivée à Matignon, il cherche d'ailleurs à souder les macronistes et les Républicains.

Mais Sébastien Lecornu, toujours sans gouvernement, n'a pas encore présenté sa copie initiale pour le budget. "Le temps presse et il n'a pas la moindre idée de ce qu'il peut faire", souffle un député de gauche. Alors que dans un communiqué mercredi soir, le PS renouvelle une menace de censure imminente dès sa déclaration de politique générale.

Cyprien Pézeril