Les syndicats annoncent une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 2 octobre

Sophie Binet lors du cortège parisien du 18 septembre à Paris - Photo par ALAIN JOCARD / AFP
Rebelote après une "occasion manquée". Après la journée de mobilisation syndicale du 18 septembre, les syndicats vont remettre le couvert le 2 octobre. Les représentants de l'intersyndicale, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires, ont recontré ce mercredi 24 septembre le Premier ministre à Matignon.
Un échange qui visiblement n'a pas convaincu pas les participants de la réunion qui ont annoncé dès leur sortie une nouvelle date de mobilisation: le 2 octobre. Marylise Léon (CFDT) a estimé au nom de l'intersyndicale qu'il n'y avait "aucune réponse claire" de Sébastien Lecornu et que le rendez-vous était une "occasion manquée".
Le Premier ministre souhaite, lui, revoir les partenaires sociaux "dans les prochains jours".
"Deux heures de langue de bois"
Seul potentiel motif de satisfaction, l'enterrement d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage semble "bien parti", a indiqué Marylise Léon à l'AFP. Mais ce n'est pas le cas du doublement des franchises médicales ou de la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et Sébastien Lecornu n'a donné "aucun élément précis" sur la justice fiscale, a regretté Sophie Binet.
La numéro 1 de la CGT a fustigé "deux heures de langue de bois", lançant: "J'aurais été plus efficace à préparer des banderoles". Laurent Escure, secrétaire général de l'Unsa n'a entendu qu'un "discours de la méthode" en lieu et place d'"engagements". Quant à la réforme des retraites de 2023, point central des revendications syndicales, "ça fait partie des sujets qui ont été le moins clair", a déploré Mme Léon, Sophie Binet regrettant que le Premier ministre n'ait "pas dit un mot" d'une éventuelle suspension.
"Faire grève massivement"
Depuis son arrivée à Matignon, où il avait d'emblée promis "des ruptures" sur le fond, le Premier ministre a déjà reçu les organisations représentatives une à une. Au terme de leur journée de grève et de manifestations du 18 septembre, il avait convié les syndicats à revenir le voir. Ceux-ci lui avaient lancé un "utimatum", lui demandant de répondre à leurs revendications avant mercredi sous peine d'une nouvelle mobilisation.
Les syndicats réclament notamment l'abandon du recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, du gel des prestations, d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage, mais aussi la "conditionnalité sociale et environnementale des aides publiques aux entreprises privées".
Mercredi en début d'après-midi, c'était au tour des organisations patronales d'être reçues à Matignon, en présence des ministres démissionnaires Eric Lombard (Economie) et Catherine Vautrin, alors que le patron du Medef, Patrick Martin, dénonce les "théories dangereuses pour nos entreprises" qui alimentent le débat, comme la taxe Zucman. Il a annoncé mardi un "énorme meeting" dans les prochains jours.
"On veut être rassurés sur le fait qu'on ne va pas tuer sept années de politique de l'offre avec des mesures comme le retour de l'ISF", a dit à son arrivée le président de la CPME, Amir Reza Tofighi.
Avant ces rencontres, le chef du gouvernement n'a que peu laissé filtrer ses intentions. Mardi, il avait reçu, pour la troisième fois, les partis de son socle commun du centre et de la droite, qu'il veut mettre d'accord avant de tenter un compromis avec le PS. Le Premier ministre a proposé aux syndicats de nouvelles rencontres bilatérales la semaine prochaine mais plusieurs organisations, dont la sienne, ne s'y rendront pas "dès lors qu'il y a la grève du 2", a-t-elle également expliqué.