Drapeau palestinien à l'Assemblée nationale: lourde sanction et grosses tensions entre députés

C'est la sanction la plus lourde que peut prononcer l'Assemblée nationale à l'encontre d'un député: 15 jours d'exclusion de l'enceinte du Parlement et deux mois de privation de la moitié de ses indemnités. Et c'est celle qui a été prononcée à l'encontre du député La France insoumise des Bouches-du-Rhône, Sébastien Delogu.
Pendant la séance de questions au gouvernement, ce très proche de Jean-Luc Mélenchon a brandi un drapeau palestinien au sein même de l'hémicycle, provoquant "tumulte", interruption de séance et réunion immédiate du bureau de l'Assemblée pour décider d'une sanction. À l'exception des partis de gauche, toute l'Assemblée a approuvé cette sanction.
De quoi installer une atmosphère électrique dans les couloirs du palais Bourbon. À peine la séance interrompue, l'insoumis David Guiraud se presse devant les micros pour soutenir son collègue.
“Ça nous concerne”, appuie-t-il. Mais il est vite interrompu par Meyer Habib, député LR proche du Premier ministre israélien. Là, les mots entre les deux hommes fusent. “Ce monsieur est un porc”, “pourriture va”... Une tension extrême et des huissiers qui doivent même séparer les deux hommes.
"Les insoumis font honte à la France" pour Eric Ciotti
Quelques minutes plus tard, la sanction de Sébastien Delogu tombe. “Il vous est demandé de quitter l’Assemblée nationale immédiatement”, lui indique Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée.
Quinze jours loin du Parlement et voilà ce qu'il disait juste avant de connaître son exclusion: “Je me fous complètement de la sentence. Je serais honoré, ce serait une médaille pour moi”.
Un comportement qui indigne le patron des LR Eric Ciotti, et la députée Renaissance Caroline Yadan.
“Les insoumis font honte à l’Assemblée et ils font honte à la France”, assure le chef des Républicains. “Le drapeau qui a été brandi illustre une obsession de cette extrême gauche contre l’état d’Israël”, indique de son côté Caroline Yadan. Les autres partis de gauche ont eux dénoncé une sanction disproportionnée.