Élisabeth Borne nommée Première ministre, la deuxième femme à Matignon
Élisabeth Borne succède à Jean Castex. La ministre du Travail a été nommée ce lundi Première ministre par Emmanuel Macron. Âgée de 61 ans, Élisabeth Borne est la deuxième femme à être nommée à ce poste, après Edith Cresson en 1991-1992.
Diplômée du Collège des ingénieurs, de l’École nationale des ponts et chaussées et de l’École polytechnique, elle est marquée à gauche politiquement avec ses expériences de conseillère aux ministères de Jack Lang et Lionel Jospin dans les années 1990, avant de devenir en 2014, directrice du cabinet de Ségolène Royal, alors ministre de l'Ecologie.
Depuis 2017, elle a été ministre déléguée aux Transports puis ministre de la Transition écologique et solidaire en 2019, avant de devenir ministre du Travail en 2020 et enfin, Première ministre depuis ce lundi donc.
Candidate aux législatives
Élisabeth Borne est passée par la SNCF et Eiffage avant de devenir la première préfète de la région Poitou-Charentes et de la Vienne en 2013. En mai 2015, elle a été nommée à la tête de la RATP, la régie autonome des transports parisiens.
Élisabeth Borne est candidate sur la 6e circonscription du Calvados aux législatives. C’est le premier scrutin auquel se présente la nouvelle Première ministre. Le premier tour aura lieu le 12 juin, le second tour le 19 juin.
Les premières critiques de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen
Très vite après l'officialisation de la nomination d'Elisabeth Borne à Matignon, les principaux opposants d'Emmanuel Macron ont déjà ciblé le président et la nouvelle Première ministre. Jean-Luc Mélenchon, qui espère décrocher la majorité à l'Assemblée nationale avec la Nupes, estime qu'Elisabeth Borne est "parmi les figures les plus dures de la maltraitance sociale".
"Sa nomination commence dès les premiers instants par une tentative de tromperie, Mme Borne serait une femme de gauche", mais "nous ne lui accordons pas ce label", a affirmé Jean-Luc Mélenchon dans une déclaration à la presse. Il a cité plusieurs réformes portées par l'ancienne ministre du Travail, qu'il tient notamment pour "personnellement responsable qu'un million de chômeurs aient leur allocation baissée", et souligné qu'elle s'était "prononcée pour la retraite à 65 ans".
Selon Marine Le Pen, Emmanuel Macron "poursuit sa politique de saccage social". "En nommant Elisabeth Borne comme Premier Ministre, Emmanuel Macron démontre son incapacité à rassembler et la volonté de poursuivre sa politique de mépris, de déconstruction de l'État, de saccage social, de racket fiscal et de laxisme", a écrit sur Twitter la finaliste de la présidentielle, faisant notamment allusion à la réforme de l'assurance chômage durant le précédent quinquennat.