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"Faites le ménage": Eric Dupond-Moretti s'en prend au Rassemblement national à l'Assemblée

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Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s'en est pris à une députée du Rassemblement national et plus largement au parti d'extrême droite, dont il a dénoncé les liens avec des groupuscules violents.

Une violente passe d’armes a opposé Eric Dupond-Moretti au Rassemblement national ce mardi à l’Assemblée. Le garde des Sceaux a accusé le RN de récupérer la mort du jeune Thomas, 16 ans, tué à coups de couteau lors d'un bal à Crépol, et s’est emporté en répondant à une députée du RN: "Vous voulez opposer la France rurale et tranquille, catholique et blanche, à la France des cités, des Mohammed, des Mouloud et des Rachid", a lancé Eric Dupond-Moretti avant d'ajouter: "Faites le ménage. Chassez de vos rangs les 'gudards', les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites qui sont planqués dans vos officines économiques".

Une allusion claire. Quand Eric Dupond-Moretti parle des "Gudards" planqués dans les officines économiques, il désigne un petit groupe de vieux amis de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, Axel Loustau ou Olivier Duguet, anciens présidents ou militant actifs du GUD, groupuscule d’ultradroite, qui ont par la suite monté des entreprises de communication ou de sécurité, prestataires de service du Rassemblement national. 

En mai dernier, Marine Le Pen avait déclaré vouloir mettre un terme à sa relation à la fois amicale et commerciale avec ses anciens copains de fac qui nuisent à sa réputation.

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Expliquez-nous par Nicolas Poincaré : Éric Dupond-Moretti/RN, passe d'armes à l'Assemblée - 29/11
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Marine Le Pen veut déposer plainte

Dans la foulée de l'intervention du garde des Sceaux, Marine Le Pen a annoncé son souhait de porter plainte contre Eric Dupond-Moretti, qu'elle accuse d'avoir "insulté son parti et donc des millions de Français".

Ce serait une première. Jamais un ministre n’a été condamné pour des propos tenus dans l'hémicycle de l'Assemblée. Il faudrait qu’il soit jugé par la Cour de justice de la République, et il est très peu probable que cette plainte aboutisse...

En revanche, c'est ce mercredi que l’on attend la décision de cette même CJR dans l’affaire de la prise illégale d'intérêt. Une condamnation pourrait mettre un terme à sa carrière politique.

Des groupes d'extrême droite dissous

Dans le même temps, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la dissolution de trois groupuscules d'extrême droite. On leur reproche d’avoir participé le week-end dernier à un rassemblement a Romans-sur-Isère, dans la cité d'où viennent les agresseurs ou meurtriers présumés du jeune Thomas.

Gérald Darmanin a évoqué un scénario de "guerre civile". Il n’a nommé qu’un des trois groupuscules dont il demande la dissolution. C’est la division Martel, comme la division "Das reich", et Martel comme Charles Martel, vainqueur contre les Arabes en 732 à Poitiers.

C'est un tout petit groupe qui ne rassemble qu’une vingtaine de très jeunes militants mineurs ou à peine majeurs, selon le média Street Press. Un groupuscule qui s’est formé l’an dernier après la dissolution de deux autres groupes d’ultradroite, les Zouaves de Paris et Bastion social. 

Gérald Darmanin multiplie les dissolutions d’organisation. Il est le ministre de l'Intérieur qui a fait interdire le plus grand nombre d'organisations de toute l’histoire de la cinquième république. Il a demandé la dissolution de 23 organisations ou associations d’ultradroite, islamistes ou écologistes radicales. Comme le CCIF, le collectif contre l'islamophobie, ou Génération identitaire. Des mouvements qui, très souvent, se sont aussitôt reformés sous un autre nom.

Nicolas Poincaré