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Police-Justice

Procès d'Eric Dupond-Moretti: un avenir au gouvernement encore possible pour le garde des Sceaux?

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La Cour de justice de la République doit rendre sa décision ce mercredi après-midi dans le procès d'Eric Dupond-Moretti pour prise illégale d'intérêt. Et une question se pose: restera-t-il au gouvernement même s'il est condamné?

Après un procès inédit, la Cour de justice de la République (CJR) doit dire ce mercredi à 15 heures si le garde des Sceaux s'est rendu coupable de prise illégale d'intérêt. Une décision décisive aussi pour son avenir au gouvernement.

Le secret des délibérés aura tenu jusqu'au bout. Les 12 députés et sénateurs, juges en robe noire le temps de ce procès, n'ont pas ébruité leur décision. Entre-temps, le garde des Sceaux a repris son portefeuille en main au rythme de nombreux déplacements. Jusqu’à croiser son accusateur Rémy Heitz à l’occasion de la rentrée solennelle du barreau de Paris, comme si de rien n’était.

Le procureur général auprès de la Cour de cassation a requis un an de prison avec sursis contre le ministre pour sanctionner “un abus de pouvoir”. Éric Dupond-Moretti est soupçonné d’avoir utilisé son statut de ministre pour régler ses comptes avec des magistrats. Désormais, c’est bien l’avenir politique d’Éric Dupond-Moretti qui se joue dans cette décision.

La règle est devenue floue

Eric Dupond-Moretti attend “sereinement”, répète son entourage. En petit comité, le garde des Sceaux se réjouit même d’avoir été “merveilleusement défendu”. “Aucune frustration, il s’est expliqué, et c’est une forme de soulagement”, dit-on.

Mais personne ne risque un pronostic. Un conseiller de l'exécutif n’oublie pas qu’il est jugé par 12 parlementaires, dont huit des oppositions. Alors, pas de politique fiction, silence radio dans les ministères. Élisabeth Borne avait pourtant donné la règle: une démission en cas de condamnation. Mais c’était début octobre, et depuis, c’est bien plus flou. Le porte-parole du gouvernement a refusé de le répéter et l’Élysée n’a jamais confirmé.

On connaît l’affection que le président lui porte, alors serait-il tenté de le garder, même en cas de condamnation légère? Certains s’interrogent. “Malgré l’estime qu’on lui porte, avoir un garde des Sceaux condamné parait quand même difficile”, tranche un député de la majorité.

Marion Dubreuil et Sébastien Krebs avec Guillaume Descours