François Bayrou favorable au retour du cumul des mandats: l'idée assez bien accueillie à l'Assemblée

Le Premier ministre, François Bayrou, a relancé le débat sur la question du cumul des mandats depuis la mairie de Pau ce lundi. En Conseil municipal, le nouveau locataire de Matignon a estimé qu'on s'était "trompé" en empêchant le cumul des mandats de maires et parlementaires par exemple.
François Bayrou a précisé qu'il en parlerait de nouveau lors de sa déclaration de politique générale. La loi sur le non-cumul des mandats a été votée en 2014, et mise véritablement en place en 2017.
“Je pense profondément qu’on s’est trompé en faisant que deviennent incompatibles les responsabilités locales et les responsabilités nationales. Je pense que c’est une erreur et je pense qu’il faut que nous réfléchissions à une nouvelle organisation. Comme vous savez, pour les membres du gouvernement, c’est autorisé, pas pour les parlementaires. Mais je pense qu’il faut que ce débat soit repris”, assure-t-il.
Des députés pas contre, mais loin d'être une priorité
Une idée qui est plutôt bien accueillie à l'Assemblée. Le retour du cumul des mandats, c'est l'une des solutions pour réduire la fracture entre le local et le national, estime la députée Renaissance Violette Spillebout. Avec certains avantages. “On avait des grandes villes, des grandes métropoles administrées par des maires qui étaient en même temps à des hautes fonctions ministérielles. Ça permet cet aller-retour. Il faut connaître les réalités de ce que c’est que d’être à portée d’engueulade”, assure-t-elle.
Une réforme, pourquoi pas, renchérit Thomas Ménagé. Mais le député RN prévient, ce n'est pas la priorité, et cela doit faire partie d'un changement plus large, avec le vote à la proportionnelle.
“Je suis favorable à ce qu’il y ait un retour au cumul des mandats, mais absolument pas à ce qu’il y ait un cumul des rémunérations”, pointe-t-il.
La sénatrice communiste Cécile Cukierman avait voté la loi sur le non-cumul des mandats en 2014. Et elle aussi s'interroge aujourd'hui. Mais il faut être très prudent selon elle. “Au service de quoi est-ce que l’on remet cette question-là? Est-ce qu’on la remet pour avoir des gens qui sont réellement disponibles et utiles dans le débat national, ou est-ce qu’on la remet pour avoir de nouveau des barons locaux qui finalement ne répondent ni aux impératifs locaux ni aux impératifs nationaux”, interroge-t-elle.
Mais plusieurs parlementaires imaginent mal une telle réforme aboutir, car trop impopulaire selon eux.