François Bayrou, interrogé sur sa gifle à un jeune en 2002, évoque un geste de "père de famille"

Le Premier ministre François Bayrou arrive à l'Assemblée nationale, à Paris, le 14 mai 2025, pour une audition devant une commission d'enquête parlementaire sur les allégations d'abus physiques et sexuels généralisés à l'école Notre-Dame de Bétharram, dans le sud-ouest de la France, entre les années 1970 et 1990 - Alain JOCARD / AFP
François Bayrou est revenu mercredi, interrogé par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire Bétharram, sur la gifle qu'il avait donnée à un jeune à Strasbourg en 2002, défendant, comme il l'avait fait à l'époque, une attitude de "père de famille".
Après plus de deux heures d'une audition particulièrement tendue, le Premier ministre a été interrogé par le député insoumis Paul Vannier, co-rapporteur de cette commission d'enquête, sur cet incident de 2002.
"Ce que vous dîtes, c'est n'importe quoi"
Lors d'un déplacement à Strasbourg, dans le cadre de sa première campagne présidentielle, François Bayrou avait donné une gifle à un jeune garçon qui essayait de lui faire les poches. Le candidat de l'UDF essayait d'entamer le dialogue avec une vingtaine de jeunes en sortant d'une annexe de la mairie de Strasbourg située dans le quartier difficile de la Meinau, qui venait d'être caillassée. L'incident, filmé, avait fait grand bruit dans cette campagne.
"Je voudrais vous interroger sur votre rapport à la violence faite aux enfants", a entamé Paul Vannier, évoquant dans sa question une "conception éducative de la gifle" dont François Bayrou paraîtrait "encore emprunt aujourd'hui". "Ce que vous dîtes, c'est n'importe quoi", a répondu le Premier ministre.
La mairie de Strasbourg avait été "lapidée par un petit groupe de militants islamistes" car il avait, "quelques années auparavant, interdit le voile à l'école", en référence à une circulaire prise comme ministre de l'Éducation en 1994, a expliqué François Bayrou.
"À ce moment-là, ce petit groupe se met à éructer contre la maire de Strasbourg par des propos d'une indécence sexiste tels que je ne les ai pas supportés. Je suis donc descendu et je me suis confronté à ce petit groupe en disant: ‘quand je suis là, on ne parle pas comme ça à une femme’. Et il y a eu un moment un peu chahuté".
"Un geste éducatif"
"J'ai trouvé la main d'un petit garçon qui était en train de sortir mon portefeuille de ma poche et je lui ai donné une tape. Pas une claque, je veux dire pas... pas... pas une claque. Pas quelque chose de brutal. Je lui ai donné une tape", a ajouté François Bayrou.
"Ce n'était pas du tout une claque violente, c'était une tape, en effet, de père de famille. Et si quelqu'un ici pense que jamais il n'a donné une tape à un enfant, je crois que beaucoup, s'ils sont honnêtes, pourront admettre qu'ils l'ont fait". "Pour moi, ce n'est pas de la violence" mais "un geste éducatif", a insisté François Bayrou.
"Il y a donc pour vous des tapes éducatives et des claques non violentes. Je crois que c'est des éléments importants qui vont nous accompagner dans la suite de cette audition", a répondu Paul Vannier.
"Monsieur, toujours la même méthode. Vous essayez chaque fois de reformuler, de reformuler de manière scandaleuse ce qu'on vous dit", s'est emporté François Bayrou avant une brève suspension de l'audition.