Hollande dans le viseur de l'UMP

Mobilisation générale à droite contre le candidat Hollande. C'est l'opération «Blitzkrieg» dans les médias. Profitant de son retard en temps de parole, la droite a lancé l'offensive.

Cela pourrait s'appeler la reconquête. Maintenant que la droite connait son adversaire, elle sait où cibler ses attaques. Et la cible s'appelle François Hollande. Le premier ministre, le secrétaire général de l'UMP et même le président de la République: tout le monde est mobilisé pour cette contre-attaque. François Fillon a ouvert le bal hier soir au JT de France 2 sur le thème « nous sommes des gens sérieux, eux ce sont des rêveurs » : « On a bien vu que, au fond, il y avait un projet du Parti socialiste qui est profondément anachronique, inadapté à la réalité de la situation économique. Quand on entend François Hollande dire au fond mon programme c'est de réenchanter le rêve français, on se dit que vraiement, le projet du PS est à côté de la plaque ». 

Contre-attaque de la droite en trois salves

Deuxième salve cet après-midi avec une convention spéciale de l'UMP sur le programme du PS. Une convention retransmise à la télévision notamment sur la chaîne parlementaire. Jean François Copé résume le programme: « Lorsque vous voyez le PS proposer de baisser l'âge de la retraite alors que c'est le seul Parti socialiste d'Europe qui le propose, c'est irréaliste, c'est plus de 20 milliards d'euros que ça coûtera à la Nation jusqu'en 2014. Lorsque vous voyez le Parti socialiste proposer 60.000 fonctionnaires de plus dans l'Education nationale, c'est à dire 7,5 milliards et demi sur le quinquennat, c'est une folie ». Et puis troisième salve, ce devrait être lundi prochain avec le président de la République invité de TF1 et de France 2. Un président qui se prépare à réorganiser son équipe de campagne avec la promotion probable d'Alain Juppé qui serait le pivot de la campagne 2012. Et pourquoi pas le premier ministre en cas de victoire.

Harlem Désir Viré de son bureau

Les lendemains de victoires sont rarement jolis à voir chez les perdants. Retrouvailles musclées hier entre les partisans de Martine Aubry et ceux de François Hollande. En vérité, cela a commencé dès dimanche soir. Martine Aubry a fait irruption à 22h dans son ancien bureau - devenu le bureau de Harlem Desir, secrétaire général par interim - pour le mettre à la porte. Elle n'a pas apprécié son passage à l'ennemi entre les deux tours. Harlem Desir a à peine eu le temps de ramasser les photos de ses enfants posées sur son bureau: « Trois minutes douche comprise », résume un témoin de la scène. Et puis le lendemain matin les « tontons Makoute » de François Hollande ont fait à leur tour le ménage rue de Solférino. Julien Dray, Stéphane Le Foll, Bruno Le Roux et Michel Sapin sont en train de prendre les postes clé du PS, notamment les fédérations et la trésorerie du parti.

Les écologistes se mordent les doigts

Et si François Hollande était un « faux mou » ? C'est ce que les écolos sont peut-être en train de découvrir. Une petite phrase est passée inaperçue dimanche soir lors de la victoire de François Hollande: « J'ai compris que les écologistes avaient voulu peut-être à un moment s'immiscer dans nos débats. Visiblement leur nombre n'a pas suffi ». Le ralliement des écologistes à Martine Aubry est resté en travers de la gorge de François Hollande qui veut dénoncer l'accord electoral conclu et veut réduire le nombre de circonscriptions de députés promises aux verts. Hollande sort ses griffes !

Écoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » de ce Mardi 18 octobre 2011 sur RMC avec Christophe Jakubyszyn et Jean-Jacques Bourdin :

Christophe Jakubyszyn