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"Ils doivent se ressaisir fortement": le président de SOS Racisme tacle Eric Ciotti et la droite

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Dominique Sopo, président de SOS Racisme, estime ce lundi sur RMC qu'Eric Ciotti et la droite "républicaine" doivent se "ressaisir" après l'absence de réaction forte à la "descente" de quelques dizaines de militants d'ultra-droite à Romans-sur-Isère, dans un quartier d'où seraient originaires les agresseurs de Thomas, mort la semaine dernière.

Week-end sous tensions à Romans-sur-Isère, une semaine après la mort de Thomas lors d'un bal à Crépol, dans la Drôme. Samedi soir, une petite centaine d'individus cagoulés ont tenté de pénétrer dans le quartier de la Monnaie, d'où sont suspectés de venir les agresseurs du jeune de 16 ans tué la semaine précédente. Les CRS ont repoussé difficilement cette "descente" et des habitants ont été ciblés.

Dimanche, malgré l'interdiction, une quarantaine de militants identitaires se sont rassemblés dans le centre-ville cette fois de Romans-sur-Isère, et ont été dispersés par les forces de l'ordre. Sept personnes ont été interpellées: trois militants d'ultra-droite et quatre jeunes du quartier de La Monnaie.

Sopo: "Une parole anti-arabe, anti-musulmane, qui prend de l'épaisseur"

Invité de RMC ce lundi, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, est revenu sur ce week-end de tensions et estime plus largement qu'il y a une libéralisation de la parole raciste, anti-arabe, anti-musulmane qui prend de plus en plus "d'épaisseur" dans le pays, notamment depuis la présidentielle 2022. "On a vu une campagne délétère avec un personnage comme Eric Zemmour et un score très important de l'extrême droite", note-t-il.

Il semble également regretter que le patron des Républicains, Eric Ciotti, ait "du mal à condamner" ces descentes de groupes d'ultra-droite, ce qui aurait pour conséquence selon lui une "remise en cause de l'autorité de l'Etat".

Le parti-pris : Romans-sur-Isère, un week-end de violences - 27/11
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Sopo: "Il y a une inquiétude à avoir"

Une libéralisation de la parole raciste qu'il observerait de plus en plus à l'extrême droite, mais aussi au sein de la droite dite "républicaine".

"On voit ça de plus en plus à l'extrême droite mais aussi à droite avec des personnages comme Eric Ciotti, qui se sont alignés sur une parole de stigmatisation spectaculaire (...) avec des propos, depuis plusieurs mois maintenant, très marqués à l'extrême droite quand on évoque ces sujets", explique-t-il.

"Il y a une inquiétude à avoir, et des responsables politiques qui doivent se ressaisir très fortement", tacle Dominique Sopo de SOS Racisme.

Ce dernier espère tout de même que les choses ne vont pas "mal finir", même si tout est déjà mal embarqué de facto: "Quand on en est à des descentes dans les quartiers c'est déjà quelque chose qui finit mal", souffle-t-il.

J.A.