"Image terrible”: Elisabeth Borne critiquée après avoir tourné le dos à des professeurs à Mayotte

Élisabeth Borne interpellée par deux professeurs à Mayotte ce lundi 30 décembre 2024. - BFMTV
Après une visite d'une journée à la tête d'une importante délégation ministérielle, le Premier ministre a présenté devant le Conseil départemental de l'archipel son plan "Mayotte debout" qui "a une seule ligne directrice: pas de phrases, des décisions concrètes et précises, des engagements concrets et précis".
"Il ne s'agit pas seulement de reconstruire Mayotte comme elle était. Il s'agit de dessiner l'avenir de Mayotte, différent", avait expliqué dans la journée François Bayrou, qui a répété son "objectif" de rebâtir Mayotte en deux ans.
Accompagné de cinq ministres, dont les ministres d'État Elisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outremer), François Bayrou a visité l'usine de dessalement d'eau de Petite Terre, un hôpital de campagne, une école dont plusieurs salles de classes ont été dévastées, avant de multiplier les rencontres avec les forces vives et les élus de l'île.
"Image terrible"
La délégation s'est aussi heurtée au désespoir des habitants, à l'image de cette séquence au cours de laquelle Elisabeth Borne est interpellée par deux enseignants qui témoignent des difficultés du quotidien.
“Depuis quinze jours, dans tous les bidonvilles, personne n’est venu, personne”, interpelle, désabusé, l’un d’eux. “Vous pouvez dire ce que vous voulez aux informations, la réalité est là”. “Elles existent, mais peut-être que les gens ne sont pas bien informés”, poursuit alors Élisabeth Borne, peu sûre d’elle.
Mais les points de ravitaillement d’aides humanitaires se trouvent loin des différents bidonvilles, ce qui empêche parfois les habitants de trouver de l’eau et de la nourriture, selon ce professeur. “Cinq kilomètres à pied en plein cagnard, cinq kilomètres retour. Sans eau, sans nourriture. C’est impossible. C’est une honte”, disent les professeurs.
"Ok", leur répond avant de quitter les lieux Élisabeth Borne, dont l'attitude a été largement fustigée sur les réseaux sociaux.
"Image terrible. Une ministre ne peut pas tourner les talons en méprisant le témoignage d'enseignants qui alertent sur la situation sanitaire", a ainsi grincé le premier secrétaire du PS Olivier Faure. “E.Borne ne peut pas tourner le dos à cette réalité !”, s’est insurgé la SNES-FSU sur X (Twitter). “L’empathie d’un poisson mort”, ironise Ian Brossat, sénateur communiste.