Interdiction des emplois familiaux: seuls 3 députés ont régularisé leur situation
Ils étaient plus de 100 parlementaires à employer un membre de leur famille. Alors que la loi sur la moralisation de la vie publique est entrée en vigueur le 15 septembre dernier, la présidence de l'Assemblée nationale a identifié une vingtaine de cas de députés qui emploient encore épouse, enfant où frère.
Ils sont maintenant censés entamer les procédures de licenciement d'ici le 15 décembre. Seuls trois députés ont pour le moment régularisé leur situation. Le député LR Bernard Deflesselles n'a pas eu à licencier son épouse puisqu'elle est en âge de partir à la retraite. L'UDI Laure de la Raudière a notifié son licenciement à son mari la semaine dernière et le député socialiste Jérôme Lambert vient d'entamer la procédure: "L'entretien préalable va avoir lieu cette semaine. Motif de licenciement: épouse de député. Mais je ne crois pas que ce soit une faute en soi".
Un moment douloureux pour ce parlementaire qui s'estime stigmatisé par la loi de moralisation de la vie publique: "J'ai trouvé ça assez dégueulasse qu'on se serve de quelques boucs émissaires pour laver plus blanc".
Une mesure pas assez anticipée?
Sentiment partagé par une dizaine de ses collègues, en grande majorité de droite, qui jouent la montre et estiment qu'ils ont tout leur temps pour régulariser leur situation. L'un d'eux fait même semblant d'ignorer la procédure. Dans leur collimateur, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy et ses services, accusés de ne pas avoir anticipé la mesure comme l'explique député LR Jean-Pierre Door: "C'est 'circulez, il n'y a plus rien à voir' dès que le décret a été signé alors qu'on aurait pu essayer avant de voir comment on allait terminer cette disposition".
La présidence de l'Assemblée répond que nul n'est censé ignorer la loi et surtout pas des parlementaires qui la fabriquent. Une question reste cependant à trancher: qui paiera les indemnités de licenciement pour les emplois familiaux, le député ou l'Assemblée? Réponse en fin de semaine promettent les services de l'Assemblée nationale.