Israël-Gaza : Élisabeth Borne dénonce les "ambiguïtés révoltantes" d'une partie de la gauche

Élisabeth Borne sur BFMTV le 8 octobre 2023 - BFMTV
Elisabeth Borne a dénoncé dimanche à Bordeaux les "ambiguïtés révoltantes" d'une partie de la gauche sur le conflit en Israël, et évoqué une "forme d'antisémitisme" de la part de La France insoumise (LFI).
"À l’extrême gauche, la violence verbale est assumée"
"À l'extrême gauche, la violence verbale est assumée, la recherche du chaos revendiquée", a déclaré la Première ministre devant les militants du parti présidentiel français Renaissance, en fustigeant également "les ambiguïtés révoltantes face au drame de ces dernières heures".
LFI a été accusée samedi de trouver des justifications à l'attaque du Hamas contre Israël, qui a fait de nombreux morts civils, en dénonçant d'une même voix le mouvement islamiste et la colonisation israélienne, une position en décalage avec le reste de la classe politique.
Elisabeth Borne a qualifié ces propos de "totalement choquants et totalement déplacés", lors d'une interview sur BFM TV. Selon elle, l'"antisionisme" de LFI est "aussi une façon de masquer de l'antisémitisme".
Au-delà de ce sujet précis du Proche-Orient, la cheffe du gouvernement a également dénoncé dans son discours les "méthodes" de l'extrême droite: "Désigner des boucs émissaires, faire de la démagogie à tout crin et dresser les Français les uns contre les autres".
Mme Borne a appelé à ne "pas céder à la fatalité" face aux extrêmes qui "ne cherchent pas la cohésion, mais la confrontation", qui "ne cherchent pas l'apaisement, mais l'embrasement".
La fatalité "conduit au renoncement, au relativisme, à la passivité. Nous, au contraire, nous voulons une France qui prend son destin en main. Nous croyons en une France forte dans une Europe puissante", a-t-elle dit, en faisant valoir que, "face au retour des guerres", l'Europe "apporte la stabilité" et "la paix".
Pour elle, le seul bulletin de vote "pro-européen" aux élections européennes de juin 2024 est celui de la majorité face aux "cadres de l'extrême droite (qui) se posent en pères déconstructeurs de l'Europe" et proposent un "Frexit déguisé".
"Le choix est clair : la faiblesse de l'isolement avec l'extrême droite, ou la puissance de l'Europe et de la France avec nous", a affirmé la Première ministre, en critiquant les alliés européens du Rassemblement national: la Ligue italienne, "anti-avortement et idolâtre de Poutine", le PVV néerlandais "ouvertement anti-islam" ou l'AFD allemande "adepte de la théorie du grand remplacement".
Mais "la condition de notre succès, c'est notre unité", "les Français ne nous pardonneraient aucune querelle futile", a-t-elle plaidé devant les présidents des partis alliés Edouard Philippe (Horizons) et François Bayrou (MoDem).