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"J'ai la nausée": tous les députés Renaissance suivront-ils le gouvernement sur la loi immigration?

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Pour faire passer son projet de loi sur l'immigration, le gouvernement a négocié un accord avec la droite en commission mixte paritaire. Si dans l'ensemble, les députés Renaissance soutiennent le texte et jouent l'unité, certaines voix récalcitrantes se font entendre en coulisses.

Trouver un accord avec la droite sur le projet de loi immigration, sans perdre trop de voix dans son propre camp. C'est l'équation complexe pour le gouvernement sur le projet de loi immigration, qui a négocié un accord avec LR en commission mixte paritaire. Elisabeth Borne, la Première ministre, a participé à la réunion de groupe de Renaissance ce mardi matin à l'Assemblée nationale, pour convaincre les troupes du bien-fondé de l'accord avec LR, notamment sur le point bloquant des APL.

Si cette réunion du groupe Renaissance a été "tendue" par moments selon des participants, les députés ayant appelé à voter le texte ont été "très largement" applaudis. Tout comme la députée qui a souligné que l'unité de la majorité devait "primer", même si elle a été critique sur les négociations avec la droite.

"Oui, je mange mon chapeau, mais il y a eu des avancées"

Pour certains, malgré tout, il y a des concessions qui ne passent pas. Dans les rangs de Renaissance, les dernières avancées sur ce projet de loi immigration font grincer des dents en coulisses. "Jusqu’à hier soir (lundi), je pensais le voter parce que je sais qu’il y a des mesures utiles dans le texte mais vraiment, ce matin, j’ai la nausée", lâche un député Renaissance.

"Je n’ai pas signé pour la préférence nationale. Et je ne sais pas si ce qui me répugne le plus, c’est de devoir voter un truc pareil ou qu’on soumette au vote une telle horreur idéologique, un tel naufrage stratégique et politique", lâche-t-il.

D'autres regrettent les concessions accordées aux Républicains mais saluent tout de même quelques "avancées" par rapport au texte du Sénat, qui était plus dur. "Ça suffit la thérapie de groupe, lance l'un d'entre eux. Oui, je mange mon chapeau, mais il y a eu des avancées. Il y en a quelques-uns qui ont pris la parole, en disant ‘j’ai mal à ma gauche’. Moi aussi, j’ai mal à ma gauche, mais c’est de la faute de la Nupes si on en est là. Au final, vous verrez, on votera ce texte. Il y aura quelques exceptions, c’est tout. Je n’en donne pas plus que six qui vont voter contre ou s’abstenir."

Les députés critiques de l'accord restent ainsi très minoritaires. Un seul a publiquement évoqué son opposition au texte: le MoDem Erwan Balanant, qui a annoncé à l’AFP qu’il ne votera pas le texte.

La gauche met la pression

De leur côté, les députés Nupes tentent de déstabiliser l'aile gauche de la majorité sur les réseaux sociaux. Des élus tentent de convaincre les députés de la majorité de ne pas voter la loi immigration. Notamment François Ruffin, le député LFI de la Somme.

"Chers députés macronistes, vous le savez: votre femme de ménage à l’Assemblée est le plus souvent étrangère, pour beaucoup cap-verdiennes. Vous discutez en ce moment même de comment leur gratter des APL. Demain matin, au bureau, qui assumera son vote les yeux dans les yeux, quand vous la croiserez en train de récurer vos toilettes?", demande-t-il sur X (ex-Twitter).

Jean-Luc Mélenchon demande aussi aux membres de la majorité de se "ressaisir". "Je m'adresse aux macronistes. Ressaisissez-vous. Ne laissez pas se faire cet accord si loin de nos traditions républicaines. Ne laissez pas le RN contaminer les lois. Ne donnez pas cette image de la France!", écrit le leader de La France insoumise.

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J.A. et L.P. avec le service politique