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Loi immigration: la crainte des associations sur le possible durcissement pour les APL

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La commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration doit reprendre ce mardi matin, après que les 14 parlementaires n'ont pas réussi à s'entendre la veille à cause des désaccords entre la majorité et les Républicains sur les prestations sociales et notamment les APL. La droite veut conditionner leur accès à cinq ans de résidence pour les étrangers. Une crainte pour les associations, qui redoutent de nombreux effets pervers.

La commission mixte paritaire, suspendue tard lundi soir, doit reprendre ce mardi matin à 10h30. Les 14 parlementaires n'ont pas réussi à trouver une version commune du texte sur le projet de loi immigration.

Une quinzaine d'articles ont été examinés, mais la les discussions entre la droite et le gouvernement ont patiné sur la question controversée des prestations sociales versées aux étrangers.

Comme le veut la droite, les allocations familiales pourraient être conditionnées à cinq ans de résidence pour les étrangers, contre six mois aujourd'hui. Un délai réduit à deux ans et demi pour ceux qui travaillent. Mais les associations craignent les nombreux effets pervers de cette loi.

Qui dit restriction des allocations familiales, dit précarisation des familles, et notamment des enfants. C'est la crainte de Johane Jousseaume, de la confédération syndicale des familles.

“Derrière, pour les enfants, c’est des conditions d’hébergement plus complexes et donc les conditions de sommeil vont être difficiles, et pareil pour l’alimentation. Donc on condamne presque ces enfants à l’échec scolaire, au décrochage scolaire. On n’offre pas d’avenir à nos enfants”, appuie-t-il.

Des économies illusoires?

Des économies que personne n'a encore chiffrées et qui risquent de ne servir à rien, plaide Manuel Domergue, directeur des études de la fondation Abbé Pierre.

“Les économies que la France va faire sur les allocations familiales, peut-être qu’on les reperdra d’un autre côté parce que si ce sont des personnes qui se retrouvent à la rue, il faut parfois leur trouver des hébergements d’urgence qui coûtent très cher. Il faut parfois les hospitaliser en urgence parce que la rue, ça tue, ça rend malade”, explique-t-il.

Manuel Domergue l'assure, ces aides n'ont rien d'un appel d'air comme le disent les élus LR et RN. Car, malgré un durcissement de certaines conditions d'accueil pour les immigrés en 2018 avec la loi Collomb, on constatait 20% d'arrivées en plus en 2022.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours