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Politique

Jeune conducteur tué à Nanterre par la police: la classe politique réagit

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(illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

La classe politique, particulièrement à gauche, a vivement réagi à la mort d'un jeune homme de 17 ans, tué par un tir de la police, après un refus d'obtempérer.

Un automobiliste de 17 ans a été tué mardi matin à Nanterre par un policier qui a tiré avec son arme, après un refus d'obtempérer du mineur. La victime, Naël M., est décédée peu de temps après avoir été atteinte, malgré l'intervention du Samu qui lui a prodigué un massage cardiaque sur place.

Une vidéo de l'incident circulant sur Twitter mardi matin, authentifiée par l'AFP, montre deux policiers contrôler une voiture jaune passage François-Arago.

L'un d'entre eux, debout, accoudé sur le pare-brise, tient le conducteur en joue avec son pistolet. Quand le conducteur redémarre, le policier tire à bout portant depuis le côté du véhicule. La voiture a fini sa course quelques dizaines de mètres plus loin, encastrée dans un poteau.

Des réactions de la classe politique

Dans un premier temps, des sources policières ont affirmé que le véhicule avait foncé sur les forces de l'ordre.

La classe politique, notamment à gauche, a vivement réagi après la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux.

"Oui, un refus d'obtempérer c'est contraire à la loi, mais la mort ne fait pas partie des sanctions prévues par le code pénal", a tweeté le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a lui écrit: "Le refus d'obtempérer ne donne pas de permis de tuer. Ce n'est pas une question d'électorat mais d'humanité et de respect de l'Etat de droit !"

À l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a parlé d'"images extrêmement choquantes" en appelant à "respecter le deuil des familles et la présomption d'innocence des policiers". Il a indiqué que "les policiers sont en ce moment auditionnés".

Des enquêtes ouvertes

Une enquête, confiée au commissariat de Nanterre et à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, a été ouverte pour refus d'obtempérer et tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, a indiqué le parquet, contacté par l'AFP.

Une autre enquête, ouverte pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique, a été confiée à l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), la police des police.

De son côté, l'avocat de la famille de la victime a fait part de son intention de porter plainte.

AB