L'UMP a-t-elle des valeurs communes avec le FN ?

L'UMP s'est décidée pour la stratégie du « ni FN-ni PS » pour le second tour des législatives. Officiellement, pas de front républicain, ni d’alliances avec le Front national. Mais au sein de l'UMP, tout le monde ne considère pas le parti de Marine Le Pen de la même façon...

L'UMP a opté pour le « ni-ni » pour le second tour des législatives le 17 juin. En cas de duel PS-FN, pas question d'appeler à voter pour le Front national, ni pour les socialistes. Il n'y aura donc pas de front républicain contre le FN. Jean François Copé a par ailleurs demandé à tous les candidats UMP de se maintenir partout où ils sont qualifiés pour le second tour. Pourtant, selon un sondage Ipsos, deux électeurs UMP sur trois sont favorables à des accords de désistement avec le FN pour faire battre la gauche.

« Nous n'avons rien à voir avec la famille Le Pen »

Dominique Tian est candidat UMP dans la deuxième circonscription des Bouches du Rhône. Il récuse l'idée que les deux partis puissent partager des valeurs : « Nous n’avons rien à voir avec la famille Le Pen, qui n’est pas fréquentable et qui, un jour ou l’autre, par des débordements, des phrases malheureuses, va placer tout le monde dans des situations invraisemblables », affirme-t-il. « Nous n’avons pas à avoir des accords avec le FN, nous devons parler aux électeurs du FN. C’est vraiment un piège grossier que tend la gauche. On agite encore le chiffon rouge pour que le FN monte, pour nous gêner nous, la droite. On vote ni pour la gauche, ni pour le Front national : on les laisse se débrouiller entre eux. »

« Le FN et les électeurs de droite partagent des valeurs »

Maryse Joissains est candidate UMP dans la 14ème circonscription des Bouches du Rhône. Elle est en ballotage, et en difficulté au second tour. « Il y a des idées qui sont partagées par le Front national et par les électeurs de la droite républicaine : le respect de la France par exemple, et celui de l’identité républicaine. Du côté de Marine Le Pen, les avis sont également partagés dans ce domaine. La droite a toujours culpabilisé. Pour moi, très clairement, il y a un moment où l’ostracisme, c’est terminé. A partir du moment où ils [le FN] sont légitimés, je ne vois pas pourquoi ils sont ostracisés par rapport à l’extrême gauche et cette bande de rigolos. »

La Rédaction, avec Thomas Chupin.