La Coordination rurale veut "sortir les fourches" contre les Insoumis et les écologistes

La Coordination rurale a menacé de sortir "les fourches" en cas d'entrée au gouvernement des écologistes ou des insoumis, lors d'une démonstration de force jeudi à l'occasion du passage du Tour de France dans son fief du Lot-et-Garonne.
Le président de la Chambre d'agriculture locale, Serge Bousquet-Cassagne, l'un des leaders du mouvement hivernal de colère agricole, s'est dit, "à titre personnel", "très déçu du résultats des élections".
"L'horreur absolue pour nous serait d'avoir au gouvernement Marine Tondelier ou un autre 'tocard' ministre de l'Ecologie ou de l'Agriculture", a déclaré cette figure historique du syndicat qui avait perturbé l'an dernier un déplacement de la dirigeante écologiste, où elle n'était "pas la bienvenue" selon lui.
"On aurait préféré que le RN soit au pouvoir"
"Ils ne nous passeront pas sur le corps, il faudra non pas ressortir les tracteurs mais les fourches, a ajouté M. Bousquet-Cassagne, coutumier des actions coup de poing et multi-condamné. Le programme agricole de la France insoumise, c'est l'assassinat pur et simple de l'agriculture française. On ne se laissera pas crever comme ça.
"On aurait préféré que le Rassemblement national soit au pouvoir, on les a jamais essayés", a poursuivi le dirigeant syndical, qui avait annoncé le mois dernier vouloir voter RN aux législatives. Mais au vu de la situation, "on préfère Attal, pour une raison simple: il a peur de nous", a-t-il ajouté.
"Des syndicats viennent menacer l'ordre politique"
Une sortie remarquée qui a fait réagir les Grandes Gueules ce vendredi: "Je n'accepte pas que des syndicats viennent menacer l'ordre politique", peste l'enseignante Barbara Lefebvre qui vise aussi la CGT de Sophie Binet qui a appelé à mettre l'Assemblée nationale "sous surveillance". "Que tout le monde se calme, tout le monde sort de son rôle et je ne vois pas l'intérêt de tout ça", ajoute-t-elle.
"Ce n'est pas acceptable, c'est encore un obstacle de plus contre le Nouveau Front populaire, maintenant c'est le syndicat", déplore de son côté l'économiste Frédéric Farah sur RMC et RMC Story.
A l'issue du Premier tour des législatives qui avait porté le RN en tête, la dirigeante nationale de la Coordination rurale Véronique Le Floc'h avait pourtant assuré que le syndicat était prêt à travailler avec "tout le monde", craignant "l'instabilité".