"La France a tué mon mari": la classe politique réagit aux propos de la veuve du gendarme Eric Comyn

"La France a tué mon mari par son excès de tolérance". C’est le cri de colère de la veuve d'Eric Comyn, ce gendarme tué par un chauffard récidiviste lundi dans les Alpes-Maritimes, après un refus d'obtempérer.
Harmonie Comyn a pointé ce qu'elle estime être un laxisme de la justice et donc de l'Etat à l'égard des récidivistes, lors d'un hommage rendu à son mari et père de ses deux enfants à Mandelieu-la-Napoule ce mercredi.
Arrêté à Cannes, quelques heures après le drame, l'homme, un Cap-Verdien de 39 ans, a été présenté à un juge d'instruction qui l'a mis en examen, notamment pour "meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique", a indiqué le parquet de Grasse. Il a été placé en détention provisoire.
À l'écoute des mots de la veuve d'Eric Comyn, Eric Ciotti abonde dans son sens. Le député des Alpes-Maritimes, allié au RN, veut durcir les peines en cas de refus d'obtempérer, avec une proposition de loi.
“Un délit passible de trois ans de prison permet d’être jugé en comparution immédiate. Ce n’est pas le cas aujourd’hui donc ça permettrait d’avoir une réponse judiciaire beaucoup plus forte, beaucoup plus rapide et donc exécutée”, indique-t-il.
Un laxisme judiciaire sur les délits routiers?
Le camp présidentiel est timide, mais le passé multirécidiviste du chauffard interpelle le député macroniste Mathieu Lefèvre. Pour lui, ce drame doit servir d'électrochoc. “On ne peut pas laisser la souffrance de cette femme sans réponse. Je pense qu’on doit pouvoir avancer sur la question des peines planchers ou sur la question d’un droit d’appel aux victimes sans que ce soit vécu comme une remise en cause de l’indépendance de la justice”, appuie-t-il.
Peu de réactions à gauche. L'insoumis Eric Coquerel refuse de parler de laxisme judiciaire, mais en matière de délits routiers, le député se montre strict.
“Il faut très certainement envisager à certains moments des retraits de permis à vie. On ne considère pas suffisamment le danger que quelqu’un représente sur la route comme quelque chose qui ne doit plus exister”, affirme-t-il.
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin estime qu'il faut "tirer des conséquences de ces actes criminels".