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La passe d'armes Wauquiez-Retailleau sur la censure d'un gouvernement PS sème la confusion chez LR

Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, et le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau

Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, et le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau - Ludovic MARIN / AFP

Le patron de la droite, Bruno Retailleau, semble avoir bien du mal à tenir ses troupes et notamment Laurent Wauquiez. Le patron des députés LR à l'Assemblée a dit jeudi sur RMC que son parti ne censurerait ni un gouvernement RN, ni un gouvernement PS. De quoi faire bondir Bruno Retailleau qui lui a immédiatement répondu "pas de chèque en blanc aux socialistes".

Alors que tous les partis se tournent désormais dans l'après-Bayrou, jeudi, sur notre antenne, Laurent Wauquiez affirmait au micro d'Apolline de Malherbe que LR ne censurera "ni un gouvernement PS, ni un gouvernement RN". Une déclaration qui a pour le moins décontenancé une partie de son camp.

Avec notamment une réponse quasi-immédiate sur X de Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur et patron des LR, qui refuse "tout chèque en blanc" aux Socialistes.

Une opposition entre les deux ténors de la droite qui sème encore un peu plus la confusion au sein du parti.

Si Laurent Wauquiez a dit qu'il ne censurerait pas de gouvernement PS c'est, d'après le député LR Ian Boucard, au nom de la sacro-sainte stabilité.

“Si Olivier Faure était nommé Premier ministre et qu’il menait une politique qui nous convienne , je reconnais avec vous que c’est hautement improbable, mais on ne le censurerait pas le jour de sa nomination et on attendrait de voir les mesures qu’il prendrait pour le pays. Évidemment que s’il venait à s’attaquer à la France qui travaille, oui évidemment que nous serions amenés à le censurer. Mais pas de censure à priori”, estime-t-il.

Une stratégie pour écarter Bruno Retailleau?

N'y voyez donc aucune stratégie, c'est une ligne définie l'an dernier insiste-t-il. LR s'était engagé à ne censurer d'office aucun gouvernement sauf s'il y a des ministres insoumis.

Mais en interne, certains y voient une manœuvre politique. Laurent Wauquiez ouvrirait la voie à un gouvernement de gauche pour être dans le rôle d'opposant et surtout sortir du jeu un Bruno Retailleau qui prend trop la lumière.

Au-delà des querelles, le député de droite Pierre Cordier ne laissera pas sa chance au produit.

“Avec des Premiers ministres de gauche qui feront automatiquement alliance avec le PC et les Verts, moi je suis relativement inquiet par rapport à la situation de notre pays. Donc s’il y a un budget de gauche pour 2026 je le censurerai”, appuie-t-il.

Pas de chèque en blanc aux socialistes donc aujourd'hui au centre des discussions pour l'après Bayrou.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours