La prévision de croissance revue à la baisse: sur quoi l'Etat compte faire ses 10 milliards d'économies

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, invité du JT de TF1, dimanche soir, a annoncé des prévisions de croissance à la baisse. Elle devait s'élever à 1,4% cette année, mais elle ne sera finalement que de 1%. Cette prévision de croissance "tient compte du nouveau contexte géopolitique" explique Bruno Le Maire.
Une prévision que Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEFI, juge optimiste.
"Globalement, quand on voit les prévisions de l’OCDE, c’est 0,6% et moi je prévois 0,5%. Je pense que malheureusement le drame, c’est que ça fait plusieurs mois qu’on le connaît et Bruno Le Maire a refusé de voir la réalité en face. Donc, là, on arrête le déni de réalité. C’est déjà pas mal, c’est une première étape", explique-t-il ce lundi matin sur RMC.
Pour tenir les ambitions de réduction de déficit, le ministre de l'Économie a donc annoncé 10 milliards d'économies.
Elles se feront sur les dépenses de l'Etat et se divisent en deux. D'abord, cinq milliards d'économies seront trouvées sur le budget de fonctionnement de tous les ministères: dépenses d'énergie, de mobilier... Et ce, à hauteur du budget qu'ils représentent pour l'Etat.
Pas de hausse des impôts
L'autre moitié de l'effort se concentrera sur des politiques politiques. Moins un milliard d'euros sur l'aide au développement. Même réduction de dépenses sur certains opérateurs de l'Etat, comme l'agence nationale de la cohésion des territoires, Business France ou encore le centre national d'études spatiales.
Mais là encore, Marc Touati n'y croit pas.
"Chaque année les dépenses de fonctionnement depuis deux-trois ans augmentent de entre 20 et 30 milliards d’euros. C’est énorme, c’est ça chaque année. Donc moi je n’y crois pas du tout à la baisse, je pense que ça va être une moindre hausse. La baisse des dépenses publiques c’est l’arlésienne, tous les ministres de l’Economie l’ont annoncée depuis 40 ans et les dépenses publiques en France n’ont jamais baissé. C’est une drogue dure”, détaille-t-il.
Enfin, dernier rabotage évoqué, il concerne MaPrimRenov, l'aide à la rénovation énergétique. Au lieu d'une rallonge d'1,6 milliards d'euros pour cette année, ce sera seulement 600 millions d'euros.
Mais le ministre de l'Économie insiste. Cette réduction des dépenses ne sera pas synonyme de hausse d'impôts. La baisse de deux milliards d'euros d'impôts promise aux classes moyennes est maintenue.