"La République, c'est moi!": les images de la colère noire de Mélenchon lors des perquisitions
Plusieurs perquisitions ont visé mardi Jean-Luc Mélenchon, son mouvement La France Insoumis ainsi qu'une quinzaine de personnes de son entourage.
Les perquisitions ont été menées mardi matin, dès 7h, au siège de la France insoumise et chez son leader dans le cadre d'enquêtes sur des emplois présumés fictifs de parlementaires européens et sur les comptes de campagne de l'ex-candidat, qui a dénoncé une "énorme opération de police politique", le jour du remaniement.
Des faces à faces souvent très tendus avec les forces de l'ordre que Jean-Luc Mélenchon a choisi de mettre en scène.
Ainsi, premier acte à 9h du matin: le chef des Insoumis se filme lui-même, en direct sur Facebook, en mode selfie, en pleine perquisition de son appartement:
"Voilà, si vous me trouvez une drôle de tête, c'est parce que je fais l'objet d'une perquisition chez moi depuis 7h (...) Ne me touchez pas monsieur, vous n'avez pas le droit. Ca, c'est monsieur le procureur qui dit que je sais pas quoi... Personne ne me touche. Ma personne est sacrée. Je suis parlementaire et pour vous en convaincre, c'est moi, Mélenchon, avec l'écharpe tricolore. Je n'ai peur de personne" explique-t-il face caméra.
"La République, c'est moi!"
En direct sur les réseaux sociaux, il appelle aussitôt ses soutiens à le rejoindre au siège de la France Insoumise, pour le deuxième acte. Cette fois, Jean-Luc Mélenchon s’en prend aux policiers qui lui barrent l’accès de son local.
"Au nom de quoi vous m'interdisez l'accès à mon local?" s'énerve-t-il, nez contre nez avec un policier, selon des images diffusées par nos confrères de Quotidien sur TMC, mardi soir. "Au nom de quoi? Qui vous a donné cet ordre? Je suis un parlementaire! La République, c'est moi! Poussez-vous de là et ouvrez-moi cette porte!" poursuit-il.
Les députés Insoumis finissent par forcer l’accès. Une fois à l’intérieur, c’est la cohue… Un policier plaque un militant au sol, ce qui provoque la colère d’Alexis Corbière: "Oh! Vous allez arrêter! On touche pas aux camarades!"
Des images tournées par nos confrères de l’émission Quotidien sur lesquelles on voit ensuite Jean-Luc Mélenchon pousser le procureur et continuer à mettre la pression sur les policiers. C'est la fin de la perquisition.
"Ce que vous êtes en train est honteux"
Une fois sur le trottoir, 3ème acte: Jean-Luc Mélenchon s’en prend directement au chef de l'Etat et à la Garde des Sceaux:
"Monsieur Macron est un petit personnage. Madame Belloubet, vous devriez avoir honte de ce que vous êtes en train de me faire, parce que vous m'avez connu comme votre ministre, vous m'avez connu autrefois comme votre ami. Ce que vous êtes en train est honteux. Ca suffit monsieur Macron, ceci est encore une République et une démocratie. Et je ne suis pas un passant dans la rue. Je suis le président du groupe parlementaire."
Direction ensuite l'Assemblée, pour le 4ème acte, lors des questions au gouvernement, Jean-Luc Mélenchon interpelle Edouard Philippe: "7 heures de perquisitions chez mon chef de cabinet. Vous avez tous mes rendez-vous depuis 2 ans. Vous avez aspirer tous les fichiers du mouvement La France Insoumise. Ce n'est plus de la justice, ce n'est plus de la police!".
Réponse du Premier ministre, qui s’en tient au principe de l’indépendance de la justice: "J'entends dans votre question une émotion et une colère que je pense pouvoir comprendre. Il ne m'appartient pas, il n'appartient d'ailleurs à aucun d'entre nous de remettre en cause le principe fondamental d'indépendance de la justice".