Le PS à côté de la plaque

- - -
A commencer par Martine Aubry. Alors que Sarkozy adresse une lettre à tous les parlementaires en leur disant qu'il faut inscrire dans le marbre le retour à l'équilibre des comptes publics, elle, telle une cigale, détaille ses mesures pour "un nouveau printemps de la culture" dans une tribune au journal Le Monde. Martine Aubry dit la même chose qu'aux artistes du festival d'Avignon. Une augmentation du budget de la culture de 30 à 50% en cas de victoire de la gauche en 2012, 200 millions d'euros de plus par an et formation de 10 000 jeunes à la médiation culturelle.
Au moment où Sarkozy construit sa crédibilité sur la rigueur budgétaire, Aubry nous parle de la culture. Mais où prendra-t-elle l'argent ?
Grâce à la suppression de certains cadeaux fiscaux, dit-elle. Martine Aubry semble à coté de la plaque vu l'endettement du pays, la crise de la zone euro mais aussi vu le positionnement de certains de ses camarades du Parti socialiste. Ainsi, Manuel Valls, estime, lui, que 2012 ne se gagnera pas sur des promesses électorales : « Nous n'avons pas un sou à dépenser », dit-il. Alors que propose-t-il pour gagner la présidentielle ? Un rassemblement au-delà de la gauche ! Jusqu’à François Bayrou et même jusqu'à Dominique de Villepin. Manuel Valls est comme Ségolène Royal, il n'a pas peur d'ouvrir ses bras aux gaullistes ! Le ciel est tombé sur la tête des socialistes !
Il y a un point sur lequel pour l'instant ils sont tous d'accord : ne pas voter la règle d'or souhaitée par Sarkozy. Ils ne tombent pas dans ce piège-là ?
Non. Mais attention, est-ce le bon calcul ? Martine Aubry et François Hollande opposent une fin de non-recevoir à Nicolas Sarkozy : « Ce président est celui du doublement de la dette depuis qu'il est au pouvoir », disent-ils. « Pourquoi vouloir réformer la constitution en urgence et attendre 2013 pour en tirer les conséquences ? ».
Alors pourquoi un piège ? Parce que Nicolas Sarkozy prouve avec la règle d'or qu'il veut capitaliser sur le déficit pour 2012. Ce sera d’ailleurs son axe de campagne. Il sera le président gestionnaire qui se soucie des générations futures. En coulisse, à l'Elysée, les conseillers du président prennent les paris. Si les socialistes ne suivent pas Nicolas Sarkozy sur la règle d'or, ils passeront pour des irresponsables sur les questions financières et s’ils apparaissent comme laxistes, peut-être sont-ils en train de se piéger eux-mêmes.
Écoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » de ce mercredi 27 juillet 2011 avec Véronique Jacquier :