Législatives: à gauche, le bal des prétendants au poste de Premier ministre

Trois jours que le Nouveau Front populaire est sorti en tête du second tour des législatives et toujours pas le moindre nom pour Matignon. Que se passe-t-il à gauche.
La vérité, c’est que personne, à gauche, ne s’attendait aux résultats de dimanche. Alors, on discute, on négocie, on s’engueule aussi. On négocie sur la méthode, le calendrier, le nom d’un Premier ministre, le nom aussi d’un Président de l'Assemblée nationale le 18 juillet prochain. Et visiblement, c’est beaucoup plus difficile que de monter une alliance électorale pour faire barrage au Rassemblement National.
Il va bien falloir en proposer un, s’ils ne veulent pas qu’Emmanuel Macron choisisse pour eux. L’idéal serait avant la fin de la semaine, mais ça pourrait se prolonger, parce que là aussi, ça coince. Pour les Insoumis, un socialiste est, par nature, un social-traître. Qu’il s’appelle Olivier Faure, Boris Vallaud ou, a fortiori, François Hollande, c’est non. Quant aux écologistes, Marine Tondelier, Cyrielle Chatelain ou Yannick Jadot, leur groupe à l’Assemblée est jugé trop petit pour revendiquer quoi que ce soit. Et je ne parle pas de Place Publique. Raphaël Glucksmann et sa négociatrice, l’eurodéputée Aurore Lallucq qui considèrent qu’on met la charrue avant les bœufs et qu’avant de dire "qui", il faut d’abord définir "quoi".
Les Insoumis continuent à dire que Mélenchon est une option. Les socialistes prétendent que seul Olivier Faure peut rassurer et les écologistes assurent que l’un des leurs serait le meilleur compromis. On en est là.
Bloquer l'accès des postes clés à l'Assemblée nationale
La seule façon de s’en sortir, ce serait un vote de tous les députés de gauche. Vote qui serait, sans aucun doute, défavorable aux mélenchonistes qui, du coup, n’en veulent pas non plus.
Il y a un seul point ou presque sur laquelle la gauche s’entend. LFI, les Verts et les socialistes veulent absolument empêcher le RN d’accéder aux postes clé de l’Assemblée nationale. Le RN qui avait 2 vice-présidences dans la précédente assemblée. "L’extrême droite n’est pas compatible avec la République", dit l’écologiste Cyrielle Chatelain. Même son de cloche chez l’Insoumise Mathilde Panot et chez le socialiste Boris Vallaud qui dit: "Le Front républicain nous oblige jusque dans les rangs de l’Assemblée".
Un autre point d’accord est en train de se dessiner : tous veulent un gouvernement restreint à la gauche et construire des coalitions, texte par texte, à l’Assemblée. Donc, vous avez compris, ce n'est pas gagné et pourtant, le temps presse.