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Législatives : Bayrou lâché par ses électeurs

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Affecté par son faible score du 1er tour des législatives (23,6%) qui ne lui laisse qu'une chance infime d'arriver en tête dimanche prochain, François Bayrou a appelé les électeurs à ne pas réduire la vie politique « à une confrontation » PS-UMP. Va-t-il être entendu ?

C'est désormais mission quasi-impossible pour François Bayrou. Le président du MoDem jouera son avenir politique dimanche dans une triangulaire au second tour des législatives, dans cette 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques dont il est député depuis 1986.
François Bayrou est arrivé en seconde position du scrutin avec 23,6% des voix. Loin, très loin derrière la candidate socialiste Nathalie Chabanne (34,9%). Le candidat UMP, Eric Saubatte, se hisse au second tour de justesse, avec 21,71% des voix. Et a d'ores et déjà annoncé le maintien de sa candidature. Suffisant pour mettre en grande difficulté le centriste qui devrait être la principale victime de cette triangulaire.

La carte interactive des résultats

« Mon électorat n’a pas accepté mon vote pour Hollande »

« Les raisons de ce résultat sont très claires », a expliqué François Bayrou dimanche, après l’annonce des résultats. « Une partie importante de mon électorat traditionnel n'a pas compris, pas accepté ma décision de voter François Hollande au deuxième tour de la présidentielle (...) et les électeurs socialistes ont eux considérés que ce choix ne changeait rien », a-t-il résumé, en constatant « combien il était difficile de tendre la main ». Gérard, militant du Modem, ne dis pas autre chose sur RMC : « Comme Bayrou était initialement élu avec des voix de droite, les électeurs qui votaient avant pour lui ont perçu son choix de voter pour Hollande comme une trahison. Beaucoup ne comprennent pas et donc veulent sa peau. Je pense qu'il paie son courage ».

Vers un éclatement du Modem ?

Après une courte nuit de réflexion, François Bayrou a voulu rapidement se tourner ce lundi vers le second tour malgré la déception, appelant les électeurs à ne pas réduire la vie politique à une « confrontation » entre ces partis, ce qui serait « catastrophique pour le pays ».
Un échec aux législatives affaiblirait considérablement la position du président du MoDem qui perdrait non seulement une tribune (l’Assemblée nationale) mais également la légitimité qu'octroie un suffrage national.
Cet échec pourrait également conduire à un éclatement du MoDem, divisé entre partisans d'une alliance avec la majorité PS et ceux qui voudraient participer à un groupe centriste avec les frères ennemis du centre-droit (le Nouveau Centre).

La Rédaction avec Benjamin Smadja