"Ça va être un carnage": à Rennes, les commerçants prévoient des débordements en marge des législatives

Alors que le second tour des élections législatives a lieu dans deux jours, les autorités ont annoncé que 30.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dimanche, dont 5.000 à Paris. D'éventuels troubles à l'ordre public à l'annonce des résultats sont craints par les autorités, mais aussi par de nombreux commerçants.
De nombreux rassemblements devraient avoir lieu un peu partout dimanche soir dans la foulée du scrutin. À Rennes, le syndicat Solidaires 35 appelle à se réunir place de la République. Un rassemblement statique, intitulé "face à l’extrême droite, résistance antifasciste", qui regroupe aussi d’autres associations et partis politiques.
Une victoire du RN redoutée
Mais de nombreux commerçants craignent que ce rassemblement dégénère en manifestation sauvage. "C'est quelque chose qu'on appréhende déjà depuis les européennes, et le week-end dernier déjà, on serrait beaucoup les dents parce qu'on sait forcément que si le RN passe, ça va être un carnage. Rennes, comme on dit, c'est la ville rouge", s'inquiète Camille, commerçante dans le centre-ville, qui va scruter avec attention les résultats.
À Rennes, les commerces cassés sont fréquents lors des mouvements sociaux. Cibles privilégiées: les grandes enseignes, agences immobilières et hôtels. "Étant en centre ville et sur le parcours des manifestations, c'est une belle cible en tout cas pour les manifestants. Alors pas les manifestants, plutôt les casseurs", constate amèrement un vendeur.
"On ne sait pas du tout ce qui va se passer, donc on a décidé de se barricader et de prendre les devants", ajoute-il, inquiet.
Préparatifs
De grands panneaux de bois sont donc installés par-dessus les vitres de nombreuses enseignes. "On ne va pas les enlever tout de suite parce que si effectivement c'est le RN qui passe, on va les laisser facile jusqu'à mi-juillet, voire plus", juge la responsable d'une boutique d'assurance.
Les habitants, eux tristement habitués à ces débordements, s’inquiètent surtout d’un climat anxiogène après dimanche. "J'ai un peu plus peur de ce que vont se permettre certaines personnes par la suite, parce qu'on a déjà vu qu'il y avait des insultes, des agressions qui se sont produites envers les minorités", craint Jade. Cette étudiante se rendra au rassemblement de dimanche mais avec prudence, quitte à s’en aller si cela dégénère.