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Législatives: "Il faut une alliance avec le RN" pour Eric Ciotti, président de LR

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Président de LR, Eric Ciotti veut qu'un accord soit conclu entre son parti et le RN pour les élections législatives. Une alliance qui lui vaut de nombreuses et très vives critiques.

Un accord LR-RN pour les législatives. C'est ce que souhaite Eric Ciotti, le président des Républicains, à 19 jours du premier tour. Invité du JT de 13h de TF1 ce mardi, il a confirmé avoir discuté avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.

"Il y a la nécessité de servir le pays qui est en danger, explique le député des Alpes-Maritimes. Il y a d’un côté cette alliance contre nature avec les insoumis qui portent des idées extrêmement dangereuses. Il y a de l’autre coté le bloc macroniste qui a mené le pays là où il est aujourd’hui. Et il y a un bloc de droite, un bloc national. Aujourd’hui, LR est trop faible. Nous avons besoin d’une alliance. Il faut une alliance avec le RN, avec ses candidats, à droite. Je souhaite que ma famille politique aille dans ce sens. Beaucoup me suivent. C’est un accord qui concernera tout le territoire national."

Dans le plan d'Eric Ciotti, les députés LR élus en 2022 n'auront pas de candidat du RN dans leurs circonscriptions. Et son parti éviterait aussi la concurrence de l'extrême droite dans d'autres territoires. "Je veux que nous préservions nos députés sortants. Et je souhaite que nous ayons un groupe important qui puisse peser dans la nouvelle majorité", indique le président de LR.

La droite se déchire après l'annonce d'Eric Ciotti

Dans la foulée de cette annonce, Eric Ciotti a été vivement critiqué par des membres éminents des Républicains. Gérard Larcher, le président du Sénat (LR), a appelé à sa démission du poste de président du parti. Tout comme Olivier Marleix, le président du groupe LR à l'Assemblée nationale.

"Vendre son âme pour un plat de lentilles et draper cela dans l’intérêt du pays… c’est ce que j’ai toujours refusé. L’honneur, la droiture, les convictions ne sont pas des vains mots. Tout ne s’achète pas. Les Républicains doivent dénoncer immédiatement l’accord proposé par (Eric) Ciotti avec le RN", selon Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France.

"La droite n’est pas à vendre, dénonce aussi Vincent Jeanbrun, maire de L'Hay-les-Roses et porte-parole des Républicains. Elle ne doit jamais faire le choix du pire, se soumettre pour finalement se compromettre. La droite républicaine, héritière du Général de Gaulle, de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy ne peut pas être la béquille de l’extrême droite française. En prenant en otage les élus et les militants les Républicains, en décidant d’un accord sans consultation des instances du parti, Éric Ciotti agit de façon solitaire et sans aucun mandat pour le faire. Tous ceux qui souhaitent l'alliance avec l'extrême droite doivent démissionner des Républicains immédiatement."

"En juin 1940, Eric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche"

"Eric Ciotti ne parle qu’en son nom personnel. Il doit démissionner immédiatement de la présidence des républicains, son éloge de l’extrême droite est inacceptable et contraire à toutes les valeurs que nous défendons", écrit sur X Jean-François Copé, l'ancien ministre et maire de Meaux. "Nous savons désormais qu’en juin 1940, Eric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche", fustige Julien Dive, député LR de l'Aisne.

Des membres du gouvernement, venus de la droite, se montrent également virulents à l'encontre du président de LR. "Éric Ciotti signe les accords de Munich et enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen. Une honte. Français, réveillons-nous !", écrit le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur X. "Quand j’ai rejoint le gouvernement, je n’ai pas quitté mes convictions de droite, j’ai quitté une ligne politique qui partait à la dérive. Ce que je redoutais vient d’arriver. En prenant la décision de rallier le RN, Eric Ciotti porte un coup terrible à ma famille politique, la droite républicaine", tweete Rachida Dati de son côté.

Marine Le Pen salue quant à elle "le choix courageux" d'Eric Ciotti et son "sens des responsabilités".

LP