Législatives: les triangulaires et les désistements au centre des débats avant le second tour

Le deuxième tour des législatives, ce dimanche, pourrait voir un grand nombre de triangulaires. C'est-à-dire la qualification de trois candidats, sauf si les candidats arrivés en troisième position choisissent de se désister.
Rappelons d'abord les règles. A l'élection présidentielle, le deuxième tour oppose les deux candidats arrivés en tête au premier tour. Quoi qu’il arrive, il ne peut y avoir qu’un duel entre deux candidats. Aux élections législatives, c’est différent. Sont qualifiés tous les candidats qui ont obtenu 12,5% des électeurs inscrits. Ils peuvent donc être trois, ce sont des triangulaires. Ou même exceptionnellement quatre, ce sont alors des quadrangulaires.
Et cette année, on devrait avoir un nombre record de triangulaires, à cause de la forte participation, puisqu’il faut donc pour se maintenir 12,5% des inscrits. Si la participation est de 50%, il faut 25% des votants pour être au deuxième tour. Si la participation est de 66% comme ce dimanche, alors il suffit de 18% des suffrages exprimés. Et ça change tout. En 2022, avec une faible participation, il n’y avait eu que huit triangulaires. Cette année, avec la participation record, il pourrait théoriquement y en avoir jusqu’à 300. Au deuxième tour, le candidat élu est celui qui arrive en tête, même s’il n'atteint pas les 50%. Un système qui devrait être favorable au RN, puisque ses candidats arrivent en tête bien plus souvent que ceux des autres partis.
LFI et Ensemble feront barrage au RN, LR ne se prononce pas
C’est pour cela que la question des désistements est au centre des débats. Elle a commencé à se poser dès 20h ce dimanche. Qui est prêt à retirer ses candidats arrivés en troisième place pour faire barrage à l'élection d’un député du Rassemblement national? Jean-Luc Mélenchon a répondu le premier. Les candidats LFI arrivés troisièmes se désisteront quand le candidat RN est premier. Le Parti socialiste et Les écologistes vont eux aussi donner la consigne à leurs candidats de se retirer systématiquement lorsqu’ils sont troisièmes, que le candidat RN soit premier ou deuxième. Ce n’est pas la position de LR qui ne veut pas donner de consigne de vote. Ce qui veut dire que le parti de droite ne veut pas de désistements systématiques.
Et du côté de l’ancienne majorité? C’était la prise de position qui était la plus attendue ce dimanche soir, parce que c’était celle que l’on ne connaissait pas. Edouard Philippe, pour Horizons, appelle au ni-ni. Ni RN, ni LFI. Certains leaders Renaissance se sont prononcés pour une décision au cas par cas. Finalement, vers 22h, Gabriel Attal a fixé la ligne. Il a annoncé que les candidats macronistes se désisteront lorsque le maintien d’un candidat arrivé troisième risque d'entraîner l'élection d’un député RN. C’est un appel à faire barrage au parti de Jordan Bardella. Pour, selon Gabriel Attal, "empêcher le pire d’advenir".
Ces appels aux désistements devraient réduire considérablement le nombre de triangulaires. Si les consignes des partis sont suivies, une majorité des candidats troisièmes vont se retirer de la course. On sera fixé ce mardi soir à 18h, puisque c’est l’heure limite pour présenter ou pas sa candidature. Et jusqu'à là, les pronostics sont très incertains…