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Loi immigration: après le vote du Sénat, le plus dur commence pour le gouvernement

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Les sénateurs ont adopté une version durcie de la loi immigration. Le texte doit désormais arriver à l'Assemblée nationale. Comment les députés vont-ils se saisir du texte? Même au sein de la majorité, le texte durci par le Sénat divise.

Ce n'est pas une surprise, le projet de loi immigration a été voté ce mardi au Sénat. Une version considérablement durcie avec notamment la fin de l'aide médicale d'Etat, le durcissement du regroupement familial, ou encore la régularisation au cas par cas dans les métiers en tension.

Le texte doit maintenant arriver à l'Assemblée nationale, en commission d'abord à partir du 27 novembre, puis en séance publique à partir du 11 décembre. Et en réalité, c'est maintenant que le plus dur commence pour le gouvernement qui espère tant bien que mal faire adopter le texte sans 49-3.

Si le texte adopté par le Sénat a été retravaillé et durci, il n’en est pas moins le fruit d'un compromis entre les sénateurs. Alors, pour le député de la majorité Guillaume Kasbarian, il faut pouvoir s'en inspirer.

“Je ne suis pas choqué par le travail qui a été fait par les sénateurs. Je trouve qu’il est intéressant sur bien des aspects et qu’il faut pouvoir s’en inspirer pour retravailler le texte et avoir des compromis qui nous correspondent à l’Assemblée nationale. Pour un compromis, il faut que chacun fasse des efforts, que chacun fasse un pas vers l’autre, mais il n’y a pas de raison pour qu’on ne puisse pas trouver d’accord à l’Assemblée nationale, on va y arriver”, assure-t-il.

La volonté de rétablir la régularisation des travailleurs étrangers

Mais il faut faire avec l'aile gauche de la macronie. Son fer de lance, Sacha Houlié, compte bien rétablir l'aide médicale d'État et le volet régularisation des métiers en tension restreint par le Sénat.

“Le Sénat a fait un travail qui ne nous convient pas. Même s’il ne s’appelle pas l’article trois, en tout cas les dispositions qui sont celles d’intégration et qui permettent la régularisation des travailleurs étrangers, oui, je pense que nous le rétablirons”, appuie-t-il.

L'objectif en réalité, c'est maintenant de trouver une voie médiane. Une partie de la majorité veut rétablir de plein droit la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension avec une intervention du préfet plus limitée, que celle souhaitée par les sénateurs.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours