Loi immigration: divisés, les députés LR posent leurs conditions pour voter le texte de la majorité

Le ralliement des Républicains à la majorité pour voter la nouvelle loi à venir sur l'immigration s'annonce plus compliqué que prévu. Les 62 députés LR seront décisifs pour que ce texte passe sans 49.3, volonté affichée de la majorité.
Il y a dix jours, dans une tribune, 17 députés LR disaient vouloir être "constructifs" et pourquoi pas voter le texte. Mais la majorité de ces députés a changé de position, et se montre désormais beaucoup plus sceptique face au texte qui arrive lundi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Sur les 15 députés que nous avons pu contacter, neuf disent ne pas l'accepter en l'état. Certains vont même plus loin et veulent voter contre ce projet de loi immigration.
"On a joué le jeu et on a le sentiment de s'être fait avoir" explique l'un d'eux.
La raison de ce revirement: le passage du texte en commission des lois la semaine dernière. Les députés de la majorité ont largement remanié le texte issu du Sénat, en retirant de nombreuses mesures portées par la droite. Un détricotage qui n'a pas du tout plu au patron du parti, Eric Ciotti. Il l'assure : "Nous ne voterons pas ce texte". Sauf que, chez Les Républicains, ce n'est jamais aussi simple. Certains sont prêts à revoir leur position, mais sous conditions.
Que réclament les LR?
La liste des courses est déjà faite: promesse d'une réforme prochaine de l'AME, rétablir le délit de séjour irrégulier, et surtout modifier le titre de séjour métiers en tensions pour revenir à la version du Sénat.
Et puis, trois députés LR soutiennent toujours la démarche du gouvernement et disent vouloir s'abstenir ou voter en faveur du projet de loi. Avec un argument massue: si un autre attentat arrive dans le futur, comment se justifier auprès des électeurs?
En tout cas, une idée au moins fait consensus au sein du groupe LR: difficile de voir le texte adopté sans 49.3.
LR présente son projet de révision de la Constitution
Par ailleurs, Les Républicains défendent ce mercredi leur révision de la Constitution. Un texte pour durcir très largement les conditions d'immigration dans le pays, en passant les règles européennes au second plan. Le texte a très peu de chances d'être adopté, mais c'est l'occasion pour l'opposition de droite de marquer sa fermeté et son opposition au texte du gouvernement.