RMC
Politique

LR va déposer des propositions de lois pour "rétablir l’ordre républicain", contestées en interne

placeholder video
Selon les indiscrets du service politique de RMC, le plan de LR pour "rétablir l’ordre républicain" est loin de faire l’unanimité en interne.

Les Républicains vont déposer cette semaine des propositions de lois pour "rétablir l’ordre républicain". Un plan largement contesté en interne. Un député, par exemple, peste contre les mesures proposées: "On a l’impression de courir après le RN".

Il faut dire que les propositions présentées par le patron des LR Éric Ciotti sont parfois proches de celles défendues par l’extrême droite: peine de prison courte pour les mineurs, déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour crime…

"On est chez les dingos" s’étrangle un député. Certains élus racontent même éviter les plateaux de télévision ces derniers jours, pour ne pas avoir à défendre les propositions… de leur propre parti.

Un proche de la direction est lui aussi sceptique: "On a voulu marquer le coup après les émeutes, ne pas se faire déborder par Reconquête, mais ça fait un peu gros rouge qui tache".

Des propositions de facilité, qui passent à côté du sujet principal selon un député: l’autorité de la police, de l’école, et des parents.

Cet épisode fait retomber Les Républicains dans leurs divisions. La droite avait espoir de resserrer les rangs, en présentant un front uni sur l’immigration il y a quelques semaines.

La fracture ressurgit

Mais patatras, ce nouvel épisode relance la fracture stratégique des Républicains. D’un côté, ceux qui pensent que l’électorat de droite est parti chez Emmanuel Macron et qu’il faut donc se rapprocher du centre, et de l’autre ceux qui pensent qu’il faut viser l’électorat de Marine Le Pen.

"La division est moins visible, et moins bruyante que pendant les retraites, mais c’est beaucoup plus profond", assure un député.

Surtout que ce plan a été préparé sans réelle concertation. Plusieurs LR l’ont découvert quelques heures avant la présentation à la presse. "Tout est décidé par trois, quatre personnes" s’agace une députée.

Le sujet devrait être abordé ce mardi en réunion de groupe, mais certains élus sont désormais résignés. Cette situation peut-elle tenir encore longtemps ? Un parlementaire s’interroge: "Il y a trois semaines, je vous aurais dit oui, mais aujourd’hui… Entre la scission et le statu quo, il n’y a aucune bonne solution".

Romain Cluzel