Motions de censure, décrets, ordonnances... Ce qui attend le potentiel Premier ministre de gauche

La gauche est arrivée en tête au second tour des législatives. Bientôt en position de force à l'Assemblée nationale, plusieurs voix des différents partis qui composent le Nouveau Front populaire ont appelé à la nomination d’un Premier ministre de gauche. Un choix, qui s’annonce compliqué devrait être proposé à Emmanuel Macron d’ici la fin de la semaine.
Ce Premier ministre potentiel issu de la gauche n’aura toujours pas de majorité absolue. Mais l’important n’est pas d’avoir une majorité absolue, mais de s’assurer qu’il n’y a pas de majorité absolue contre vous pour voter la censure. Et le meilleur moyen de s’en assurer, c’est d’être modeste et de travailler sur 3 ou 4 projets de loi, pas plus, qui occuperont la mandature et qui pourraient convenir à d’éventuels alliés. Et ça, même quand on connaîtra le nom du Premier ministre, cela peut prendre de longues semaines.
Gouverner par décret, une solution?
Faute de majorité, le gouvernement pourrait gouverner par décret assure Jean-Luc Mélenchon. Pour quelqu’un qui défend mordicus le Parlement et qui a tant critiqué le 49-3, c’est pour le moins paradoxal de vouloir gouverner par décret. D’autant que ce contournement de l’Assemblée ne mettrait pas le gouvernement à l’abri d’une motion de censure. Au contraire.
Mais surtout, il y a une règle implacable. Seule une loi peut défaire une autre loi. Il faudrait, par exemple, une loi pour abroger la réforme des retraites. En revanche, oui, certaines mesures peuvent se prendre par décret comme le SMIC à 1600 euros nets par mois ou l’indexation des salaires et des retraites sur l’inflation… Sauf que, très vite, il faudra financer tout ça. Et là, rendez-vous à l’automne pour la loi de finances.
Grâce à l’article 47 de la Constitution, le gouvernement, en cas de blocage, pourrait faire adopter la loi de finances par ordonnance. Et, pour le coup, ce serait bien pire que le 49-3.