Nouveau gouvernement: "il ne faut pas un nom, mais un projet pour la France", pour Sabrina Agresti-Roubache

Après les résultats des élections législatives, où l'union de la gauche a obtenu le plus de sièges, mais sans majorité absolue, la France traverse une longue période de flou politique.
Le choix crucial d'un Premier ministre avait été d'abord reporté au nom d'une "trêve" durant les Jeux olympiques de Paris 2024. Emmanuel Macron a ensuite repoussé la nomination à la fin du mois d'août, après une discussion entre les forces politiques le vendredi 23 août à l'Élysée.
La candidate proposée par le Nouveau Front populaire espère toujours rejoindre Matignon, tandis que d'autres noms circulent dans les couloirs, comme Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand. Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'État démissionnaire chargée de la citoyenneté et de la ville, était l'invité d'Apolline matin sur RMC, pour en discuter.
Faire des concessions
Le quotidien de Sabrina Agresti-Roubache est pour l'heure bien calme. "On continue de travailler avec les administrations, on signe des décrets et on suit des dossiers... mais nous ne prenons pas de décisions politiques ou d'initiatives de lois", raconte la secrétaire d'Etat démissionnaire.
Un temps qui lui permet de réfléchir à l'impasse dans laquelle se situe le système politique aujourd'hui, et ses solutions.
Pour la femme politique, la réunion des forces parlementaires vendredi 23 août est une très bonne chose. "La politique, c'est de l'addition, et non de la soustraction", débute-t-elle. "Il faut discuter, se concerter, faire un pas vers l'autre... Durant la rencontre, il va écouter tout le monde, car (...) aucun groupe n'a gagné la majorité absolue".
Un projet pour la France
Mais pourquoi le choix du prochain Premier ministre prend-il autant de temps? "Le président de la République a eu raison d'attendre", répond-elle. "Le NFP a plus de députés mais se déchire déjà (...) s'il avait donné le nom d'un premier ministre du NFP, il aurait été renversé dans les 3 jours par une motion de censure", assure-t-elle.
La secrétaire d'Etat a entendu les bruits de couloirs concernant le nom d'un prochain Premier ministre, mais cela ne semble pas l'intéresser :
"La question est plutôt 'Qui aujourd'hui est capable de présenter au président de la République une majorité ?' ".
"Ce qui m'intéresse, ce n'est pas un nom, mais c'est un projet pour la France", répond-elle, en balayant les interrogations sur des noms comme Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand. "Il faut se mettre d'accord sur le fond avant de trouver un nom", conclut-elle.